Burkina : la société civile a t-elle raison de qualifier la réconciliation voulue par Damiba, de façade ?

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Rencontre d’anciens chefs d’État au Burkina-Faso : la société civile a-t-elle raison de qualifier la réconciliation voulue par Damiba de « façade » ?

Finalement, ce ne sont que deux anciens chefs d’État qui ont répondu présent sur les six annoncés au départ,

Le Président DAMIBA (notre photo) s’est engagé à prendre le pouvoir par un coup de force en janvier 2022 pour restaurer l’État et ramener la sécurité dans le pays. Malgré des efforts dans ce sens, la situation ne fait qu’empirer avec le temps. DAMIBA qui se trouve pris par le temps sur l’importance de son engagement, se voit obligé d’aller vers les chantiers de la réconciliation nationale, une alternative qui, selon lui, pourrait être un espoir pour désamorcer la crise.

Selon nos sources, le Président DAMIBA veut aller à la vitesse supérieure en invitant dans un premier temps les chefs coutumiers, par la suite, il invite les chefs religieux. Maintenant, dans cette logique d’amélioration, un climat de dialogue, il veut s’entretenir avec ses prédécesseurs sur la situation actuelle du pays. C’est dans ces conditions qu’il a demandé au Président Blaise Compaoré de prendre part à la rencontre.

LE RETOUR DE BLAISE     

Ayant accepté cette invitation, BLAISE COMPAORÉ est rentré au pays pour participer à cette rencontre. Son retour est marqué par une série de contestation au sein de certaines organisations de la société civile et certains leaders politiques de l’ex-majorité : « Les insurgés exigent l’arrestation de Blaise Compaoré » peut-on lire dans la déclaration de la Coordination de Défense et d’Approfondissement des Acquis de l’Insurrection Populaire de la ville de Ouagadougou. Le rendez-vous n’est pas passé inaperçu avec l’accueil réservé à l’ex-président du Faso par ses partisans à l’aéroport.

LE DOSSIER TOUJOURS EN COURS A LA JUSTICE 

Plusieurs organisations syndicales, de la société civile, judiciaire dénoncent cette venue du Président Blaise Compaoré. Pour certains, il devait passer par la justice, d’autres estiment que DAMIBA veut tordre le cou à la justice pour garantir un climat d’impunité sur son règne. Pour la majorité d’entre eux, Blaise Compaoré doit purger sa peine.

L’OPINION PUBLIQUE  

Mais la grande majorité des populations reste muette et observe la situation à sa manière. L’opinion publique reste largement divisée dans ce contexte. La sécurité devient une denrée rare pour elle, et cette rencontre la rend comme hypnotisée.

LES OSC MONTENT AU CRÉNEAU POUR DÉNONCER UNE RÉCONCILIATION     DE FAÇADE

Le 06 juillet 2022, le ballet citoyen est monté au créneau pour dénoncer et avertir les autorités de la transition. Une organisation de la société civile qui a perdu toute sa crédibilité au fil du temps surtout avec l’avènement du MPP au pouvoir « Cette OSC n’a jamais daigné répondre aux questions des populations acculées par les attaques. Le ballet citoyen est resté muet et sourd face à la gestion du MPP. Et voilà que lorsque le retour de Blaise Compaoré est annoncé, il sort ses griffes. Je pense qu’il a trop mis de temps pour les sortir. Et les populations n’ont plus confiance aux OSC », explique Yahya Daboné analyste politique et panafricaniste.

La déclinaison de l’invitation des présidents KAFANDO ET ZIDA: certainement pour éviter de trop se dévoiler au besoin, car ces deux personnages restent confus et ambigus dans leur gestion de la transition. Le coup d’État du général Diendéré en 2015 laisse Michel KAFANDO très méfiant vis-à-vis des militaires. Il faut reconnaître à ce sage en diplomatie son sens de la réserve. Par contre ZIDA , lui, veut empêcher un règlement de compte sur un certains nombres de faits : Dissolution de RSP, élévation au grade de général, désertion de l’armée… Ses frères d’armes peuvent ne pas lui pardonner. Pour certains, ZIDA a abandonné l’armée et semé la division.

Les partisans de Roch KABORE, eux,  assiègent le domicile et refusent que celui ne se rende à cette rencontre. Bloqué à son domicile par ses partisans qui refusent qu’il se rende à la réunion des anciens chefs d’États, jugée comme une réunion honteuse et mal placée. Tout laisse entrevoir une situation électrique qui pourrait évoluer dans les prochains jours.

Charles BAKO, correspondant de plusieurs journaux et sites d’information africains, I24 news

 

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