Israël : quelles options en Syrie pour expulser l’Iran?

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Les choix régionaux d’Israël sont affectés par l’Iran en Syrie – voici comment

L’Iran travaille avec le régime syrien depuis des décennies, mais ces dernières années, l’Iran a cherché à établir des bases et a envoyé des membres du CGRI en Syrie.

Un soldat israélien se tient près du point de passage de Quneitra sur le plateau du Golan, à la frontière entre Israël et la Syrie, le 15 octobre 2018 (Crédit photo : AMIR COHEN/REUTERS)
Un soldat israélien se tient près du point de passage de Quneitra sur le plateau du Golan, à la frontière entre Israël et la Syrie, le 15 octobre 2018
(crédit photo : AMIR COHEN/REUTERS)
Israël pourrait se trouver à un carrefour dans sa politique syrienne l’année prochaine, alors que les pays de la région cherchent à ramener la Syrie dans le giron des États arabes. Ilspréfèrent que l’instabilité et le chaos qui sous-tendent la guerre civile syrienne depuis une décennie se terminent par le retour à une situation où le régime syrien cimente le pouvoir.

Ce n’est pas un processus simple car les États-Unis et les Forces démocratiques syriennes ont toujours le pouvoir à l’est de l’Euphrate, tandis que la Turquie contrôle et occupe une partie du nord de la Syrie. Il y a toujours des réfugiés et le régime syrien est incroyablement faible et pauvre, ce qui signifie que l’Iran et la Russie ont beaucoup d’influence.  

C’est l’influence de l’Iran qui concerne Israël. L’Iran travaille avec le régime syrien depuis des décennies, mais ces dernières années, l’Iran a cherché à établir des bases et à envoyer des membres du CGRI en Syrie. Téhéran a commencé à soutenir les milices et le déploiement du Hezbollah dans des zones proches d’Israël en face du Golan.

Israël a repoussé ces myriades de tentacules d’influence iranienne. En août 2017, l’ancien chef de l’armée de l’air israélienne, le général de division Amir Eshel, a déclaré qu’Israël avait frappé des convois à destination du Hezbollah en Syrie près de 100 fois en cinq ans. Eshel est aujourd’hui directeur général du ministère de la Défense. En janvier 2019, l’ancien chef d’état-major Gadi Eizenkot a déclaré au New York Times qu’Israël avait frappé des milliers de cibles iraniennes en Syrie. Un simple calcul nous fait réaliser qu’une augmentation de près de 100 attaques en cinq ans à des milliers de cibles d’ici la fin de 2019 représente une croissance importante de l’activité.  

Cette montée en puissance a coïncidé avec l’enracinement accru de l’Iran en Syrie en 2018 et 2019. L’Iran a établi des hangars de drones à la base T-4 en Syrie et a utilisé un drone pour voler dans l’espace aérien israélien en février 2018. Il a de nouveau utilisé un autre drone pendant le conflit en mai 2021, lui permettant d’entrer dans l’espace aérien israélien près de Beit Shean.

L’Iran a également tenté d’amener son système avancé de défense aérienne 3e Khordad à la base T-4 en Syrie en avril 2018. À l’automne 2019, il a envoyé une équipe de « drones tueurs » managés par des agents du Hezbollah près du Golan et Israël a frappé l’équipe de drones en août de cette année-là. A noter qu’en septembre, l’Iran a utilisé des drones pour attaquer des installations pétrolières en Arabie saoudite.

Les images satellites qui sont apparues de plus en plus dans les médias en 2018, notamment d’une frappe aérienne près d’Albukamal et de sites près de Damas, ont montré à quel point le programme iranien s’était propagé. L’Iran a construit une base appelée Imam Ali à la frontière syrienne avec l’Irak, par exemple. Dès novembre 2017, la BBC a révélé, sur la base des renseignements occidentaux, que l’Iran construisait une « base située sur un site utilisé par l’armée syrienne près d’El-Kiswah, à 14 km au sud de Damas et à 50 kilomètres (30 miles) de la frontière israélienne.

Maintenant, les choses ont changé, semble-t-il. Lorsque Naftali Bennett était ministre de la Défense en mai 2020, il a indiqué que l’Iran réduisait ses forces en Syrie. Des rapports récents indiquent que l’Iran pourrait à nouveau réduire ses forces, mais continuerait néanmoins d’avoir une influence majeure sur certaines parties de la Syrie. Il y a également eu deux séries de frappes aériennes américaines contre des groupes pro-iraniens en Syrie, et ces groupes menacent maintenant les forces américaines, sur les exploitations pétrolières d’Omar et de Conoco dans l’est de la Syrie.

Pendant ce temps, le régime syrien a repris en 2018 les zones autour de Deraa en Syrie. Le régime et la Russie étaient censés se réconcilier avec les anciens rebelles, mais ce périmètre a continué à souffrir d’instabilité et d’anciens rebelles ont apparemment attaqué des éléments du régime.  

Les rapports indiquent également qu’Israël se prépare à obtenir une technologie plus avancée des États-Unis dans le cas d’une menace nucléaire iranienne croissante. L’envoyé de la France en Israël a déclaré cette semaine, que l’Iran ne devrait pas posséder d’arme nucléaire. Pendant ce temps, le Liban est dans le chaos total à cause des problèmes économiques et de la montée du Hezbollah, et l’Irak souffre également de milices pro-iraniennes qui deviennent plus puissantes que le gouvernement.

Ce contexte plus large signifie que, tandis que des pays comme l’Égypte font pression pour la normalisation avec la Syrie et discutent avec la Jordanie, l’Irak et le Golfe de la façon dont la Syrie pourrait être accueillie de nouveau au sein de la ligue arabe. C’est un bon moyen d’essayer de l’éloigner de la Turquie ou de l’Iran, mais il subsiste des questions sur ce que cela signifie pour Israël

Tout d’abord, il y a des questions sur la liberté d’Israël d’opérer en Syrie contre les menaces. Tsahal mène une campagne appelée « guerre entre les guerres » ou « campagne entre les guerres ». Il y a des questions sur l’enracinement iranien et la « route vers la mer » que l’Iran a cherché à établir d’Albukamal à T-4, et de Damas à Beyrouth. Il y a des questions majeures sur ce que les États-Unis feront ensuite en Syrie et aussi sur ce que la Turquie et la Russie ont en tête.  

Avec autant d’incertitudes en termes de questions insolubles, la stratégie d’Israël suivie par le nouveau gouvernement en place à Jérusalem sera probablement examinée de près. Cette stratégie a cherché à réduire l’enracinement et les menaces iraniennes. Le calme relatif en Syrie par rapport à Israël pourrait indiquer que de premiers résultats se sont produits. Mais cela pourrait également indiquer une pause momentanée ou un Iran qui est distrait pour le moment. Israël devra se coordonner avec le Golfe, l’Égypte, la Jordanie et les États-Unis en ce qui concerne ce qui pourrait se passer ensuite sur ce front. 

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