Bilan – Le 13 septembre, Tsahal a attaqué le Projet 99 (Missiles Balistiques de Précision) du Centre CERS

Par : Tal Beeri et Boaz Shapira
Tsahal a mené deux frappes aériennes importantes dans le nord-ouest de la Syrie, mercredi 13 septembre, dans l’après-midi et la nuit. L’armée de l’air semble avoir mené la frappe initiale et préliminaire au sud de Tartous, contre le système de défense aérienne syrien équipé d’un radar moderne. L’air force a apparemment lancé la deuxième et la plus importante attaque contre le Projet 99 au Centre CERS au sud de Hama.
Voir le dossier spécial sur le Centre CERS publié par nos soins en août 2023
L’attaque principale, qui était la deuxième attaque, a eu lieu à 22h40. Nous pensons qu’elle visait le Centre CERS, qui abrite le Projet 99, et fabrique des missiles balistiques de précision. À notre connaissance, des scientifiques iraniens, nord-coréens et, bien sûr, du Hezbollah participent à ce projet.
L’Institut 4000 (« Secteur 4 ») du CERS administre le projet 99. Le site du projet est situé près de Tal Qartal, à environ 35 kilomètres au nord de Homs et à 18 kilomètres au sud de Hama. La zone d’attaque est située au sud de la base de la 47e brigade de l’armée syrienne, située près de Jabal Ma’arin.
Le Dr Mahmoud Ibrahim (originaire du Rif Damas) a été le fondateur et le premier directeur du Projet 99. Il est titulaire d’un doctorat en génie mécanique et est connu comme l’ancêtre des missiles balistiques syriens. Il a ensuite été directeur de la planification du Centre CERS, jusqu’à son élimination en 2015. Nidal al-Atassi est l’une des figures marquantes du projet (même si, au moment d’écrire ces lignes, on ne sait pas s’il est toujours à son poste).


La première frappe aérienne préliminaire a eu lieu vers 17h20, au sud de la ville de Tartous, à proximité de la route M1, qui relie Homs à l’est à la côte syrienne à l’ouest. Selon nos connaissances, cette frappe aérienne a visé deux éléments du système de défense aérienne syrien. Le premier était à Deir al-Hajar et le second à al-Karima. Selon les médias syriens, la frappe aérienne a tué deux officiers de la défense aérienne.

Selon les informations locales et conformément à notre évaluation, la première attaque visait à détruire des systèmes avancés de défense aérienne. En mars 2023, nous avons publié un article sur le système radar iranien de série 3 « Matla Al-Fajar » (« Matin qui se lève »), un radar sophistiqué avec une portée de détection revendiquée de plusieurs centaines de kilomètres, telle que décrite par les Iraniens. Israël aurait attaqué un réseau radar similaire en décembre 2022 à l’aéroport d’Al-Dabaa, à 10 kilomètres au nord de Qusayr (voir image ci-dessous), et détruit un système similaire, lors d’une attaque attribuée à Israël à proximité de l’aéroport d’Alep en mars 2023.
Il est fort probable que l’Iran ait déployé des systèmes supplémentaires de ce type sur plusieurs autres sites en Syrie. Il est concevable que Tsahal ait attaqué ces systèmes ou des systèmes similaires, lors de la phase initiale de l’offensive actuelle, qui a débuté au sud de Tartous le 13 septembre.

Tsahal a mené la première attaque préliminaire au sud de Tartous en plein jour, ce qui est relativement rare. Le fait de la mener de cette manière particulière et le besoin de mener une attaque préliminaire témoigne de l’importance de la deuxième attaque, lancée au sud de la ville de Hama.
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