Les milices Basij trop faibles pour contenir les manifestations en Iran ?

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Le Guide Suprême Ali Khamenei aurait donné l’ordre au système judiciaire de mettre un terme à certaines inculpations sévères contre des manifestants.

Des experts iraniens des médias auraient préparé un bulletin spécial à l’intention du commandant en chef du Corps des Gardiens de la révolution, Hossein Salami. Il met en exergue les inquiétudes des responsables iraniens, disant que l’organisation paramilitaire du Basij (ou aile intérieure des Gardiens de la Révolution) est trop faible pour stopper les manifestations. Il relève qu’on a émis des actes d’accusation trop stricts contre les manifestants. C’est le groupe hacktiviste Black Reward qui a exhumé le document, ce mercredi 31 novembre.

Le Basij trop affaibli, ne peut plus se mobiliser

Gholam Haddad-Adel, membre du Conseil du Discernement et de l’Opportunité, affirme que le Basij s’est affaibli et n’a plus suffisamment les capacités de se mobiliser ».

Selon le groupe Black Reward, le directeur adjoint de l’agence de presse Fars, Abbas Darwich Tawangar exerce sa supervision sur ces bulletins préparés à une cadence périodique. Or le groupe d’hackvistes est parvenu à pirater une série de documents et d’enregistrements extraits des bases de données de l’agence de presse Fars.

Les médias d’Etat ne peuvent résister à la pression

La première section du bulletin concerne les « ouï-dire », concernant Khamenei. Il exprimerait ses inquiétudes que « la guerre contre ces manifestations est médiatique » et les médias iraniens seraient en retard pour répliquer à ces manifestations.

Ne pas attiser la colère baloutche

Le guide suprême se mettrait aussi à tolérer malgré lui les prêches de l’imam sunnite de Zahedan (région rebelle du Sistan- Baloutchistan) , Maulvi Abdul Hamid et exigerait qu’on ne doive faire aucune action qui puisse « le mettre en colère », lui donnant ainsi l’occasion « d’appeler les sunnites dans la rue ». Il s’agirait plutôt de « supprimer progressivement » sa capacité à agir et à semer des comportements insurrectionnels.

Le document divulgué cite « certains experts », affirmant qu’il existe une « accumulation de doutes et d’incertitudes parmi les forces révolutionnaires ». Les patrons de Fars pensent que le mouvement de protestation considère que la plus grande réussite des récentes émeutes est que les gens ont cessé d’avoir peur des forces militaires et policières.

Le régime n’a aucun plan

Le Président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a déclaré à Khamenei que « le gouvernement n’a pas de plan ni d’objectif en cours et qu’il ne parvient pas à prendre de décision, nageant en pleine confusion ». Le Guide suprême a reconnu que le gouvernement manquait de plan et était lent.

Khamenei s’oppose à l’inculpation d’un grand nombre de manifestants, accusés de « faire la guerre à Dieu », le bulletin attestant que le système judiciaire a cessé d’émettre de telles inculpations, après qu’il en a émis l’ordre.

Fars accuse les réformistes d’encourager les manifestations

Les courants réformistes utiliseraient les manifestations comme un moyen d’accéder au pouvoir politique. Pour Fars, il est nécessaire d’accorder une attention particulière à la relation de ce mouvement politique avec le peuple.

L’agence a publié une série d’article accusant le mouvement réformiste de propager l’idéologie occidentale en Iran. Les médias affiliés aux réformistes seraient des « protecteurs des intérêts américains en Iran ».

La vieille recette du complotisme

Le bulletin recommande aux dirigeants iraniens de forger une « véritable conviction » dans la population, que l’influence étrangère est à l’origine des manifestations, en soulignant qu’il faut faire barrage à l’idée qu’elles seraient basées sur une inimitié (hostilité) interne avec le régime iranien ».

 

Au moins 448 Iraniens recensés sont morts de la répression de ces manifestations, selon l’organisation iranienne des droits de l’homme.

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