Estimations d’Israël : La crise économique au Liban menace l’existence du Hezbollah

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Le chaos au pays des cèdres affecte directement l’organisation terroriste qui s’y niche. La dernière chose qui intéresse la rue libanaise, c’est Israël

Par   Noam Amir19 Tammuz 5751 (29/06/2021 08:58)  actualité

Un manifestant libanais ajoute du carburant au feu de joie de protestation. Photo : EPA

Depuis des années, l’État d’Israël se prépare à une confrontation avec le Hezbollah dans le cadre d’une équation dissuasive.

Mais l’année dernière, une nouvelle variable bouleversante est entrée en jeu : alors qu’Israël investit des milliards dans ses renforts militaires, au Liban il n’y a pas de du pain dans les magasins et les civils se battent pour le carburant. 

Le Hezbollah, qui a réussi à s’implanter au Liban et à devenir partie intégrante du gouvernement, est devenu l’ennemi des défenseurs de l’indépendance de l’Etat. De sévères critiques du style « Comment Israël pourrait-il être plus intéressant pour vous que le Liban » se font entendre dans les rues, et ainsi le secrétaire général de l’organisation Hassan Nasrallah est devenu un élément nuisible.

Le Liban a survécu aux menaces intérieures ces dernières années, contrairement à son voisin la Syrie, qui s’est presque désintégré et la guerre civile a éclaté. Mais la menace qui pèse aujourd’hui sur le Liban est plus grave que jamais. Bien que le pays des cèdres ait montré une relative capacité de survie, le gouvernement y perd le contrôle de territoires entiers. 

Lorsqu’il s’agit de la confrontation avec Israël, par exemple, le Hezbollah a les mains libres et le gouvernement n’applique pas du tout la résolution 1701 de l’ONU qui est censée éloigner Nasrallah et ses sbires du sud du Liban.

Au cours des six derniers mois, la crise au Liban s’est considérablement intensifiée : une crise économique profonde, une inflation galopante et l’insolvabilité qui ont tous mis le pays face à la faillite économique ; Un système de santé qui a subi un coup fatal à cause du virus corona ; Et des taux de chômage qui écrasent l’économie du pays et le bien-être de ses habitants.

Au Liban, nous observons la bande de Gaza et nous assistons déjà à la prochaine catastrophe : une pénurie d’électricité. Les habitants s’inquiètent d’une situation dans laquelle l’État entrera dans une crise qui conduira au débranchement de l’électricité des habitations quelques heures par jour et même quelques jours par semaine.

Parallèlement à la crise grave qui affecte principalement les civils, le Hezbollah continue de maintenir son pouvoir et pourtant, malgré la situation, il n’est pas en grande détresse

Mais Nasrallah voit l’horizon, et ce n’est pas clair pour lui. Pour le moment, le Hezbollah fonde de grands espoirs sur la signature d’un accord nucléaire entre l’Iran et l’Occident, qui conduira à la fin des sanctions contre Téhéran et permettra un nouvel afflux de fonds vers l’organisation.

En Israël, nous regardons ces voisins et comprenons que nous sommes la dernière chose qui intéressera la rue libanaise. Après des années au cours desquelles il était clair que tout petit incident de l’autre côté de la frontière pourrait enflammer la région, l’establishment de la défense comprend que l’équation est en train de changer. Mais il ne sait toujours pas dans quelle direction : la reprise économique au Liban pourrait ramener le Hezbollah en meilleure posture que jamais et sa désintégration pourrait conduire à la fin du régime.

En tout cas, l’ère Nasrallah est loin d’être terminée, et c’est toujours l’un des dirigeants de l’organisation terroriste la plus stable au monde. Mais ce qui change ici, c’est l’intérêt. On peut déjà voir les changements sur le terrain : à ce jour, en Israël, les menaces de Nasrallah ont toujours été considérées comme tout à fait sérieuses : la question n’était pas de savoir s’il les mettrait à exécution mais quand. Récemment, cependant, Israël a rencontré à plusieurs reprises des situations dans lesquelles Nasrallah est pressé de promettre, mais pas pressé de tenir.

Il y a d’autres conséquences à la crise : le Hezbollah utilise la méthode « s’il n’y a pas de pain, distribue de la drogue ». Nasrallah intensifie les activités de contrebande à la frontière, et ce n’est pas pour rien qu’Israël y voit une tentative de franchir la frontière illégalement.

L’augmentation de l’infiltration de travailleurs infiltrés à travers le Liban indique également que l’autre partie est jalouse de la stabilité d’Israël dans un pays qui prospère à l’ombre d’une grave épidémie mondiale dont la plupart des pays du monde n’ont pas encore réussi à sortir.

Alors que le peuple libanais s’enfonce dans la boue économique de la terrible crise qu’il traverse, et voit d’autre part, Israël et son épanouissement, il ne pourra ignorer une question : que font-ils que nous ne faisons pas, et comment peut-on changer la donne pour que notre pays refleurisse?

makorrishon.co.il

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