Le Hamas légitimé par la résolution onusienne 37/43 de 1982 ?

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Le 21 mai 2021, Israël et le Hamas sont parvenus à un accord de cessez le feu après 11 jours d’agressions palestiniennes sur le territoire israélien (à l’origine de la mort de 12 personnes israéliennes). Si la réponse israélienne a été musclée (Gaza s’est réveillée sous des tonnes de gravats et doit enterrer une très grosse centaine de terroristes), elle s’est accompagnée de dommages collatéraux, en l’occurrence la mort de nombreux civils palestiniens et la destruction de bâtiments publics. Etrangement, le Hamas ne semble pas tirer de leçon de ses précédentes agressions, bien qu’elles se soient toutes finies en fiasco pour les palestiniens. En réalité, si l’organisation terroriste palestinienne fait peu de cas de la vie des palestiniens, la question peut se poser de savoir si le Hamas ne serait pas légitimé par la résolution onusienne 37/43 du 3 décembre 1982.

Certes, à la différence des précédentes agressions palestiniennes, il convient, avant tout, de souligner le changement d’attitude de l’occident. Les gouvernements occidentaux ont largement condamné l’agression palestinienne (tout en déplorant le nombre de victimes Palestiniennes). Le Président américain Joe Bioden et les pays occidentaux ont reconnu que les tirs de roquettes du Hamas étaient à l’origine de l’escalade. Ils ont alors rappelé leur « soutien indéfectible à la sécurité d’Israël » et réaffirmé « le droit légitime d’Israël à se défendre ». Le monde occidental a même rappelé l’exigence d’une « clarté morale » dans le différend, afin de cerner qui en était à l’origine. Il a alors été confirmé, de façon unanime, l’absence de moralité des opérations terroristes palestiniennes lancées sur des civils israéliens.

En réalité, il se pourrait bien qu’une résolution onusienne « fourre tout » de 1982 soit à l’origine de ce déchaînement de violence récurrent, et de la haine (entretenue) des palestiniens à l’égard du peuple juif. Il s’agit de la résolution 37/43 du 3 décembre 1982 qui est venue donner une caution morale aux terroristes palestiniens, et qui, depuis, les incite à poursuivre leurs opérations terroristes contre Israël.  

Cette résolution onusienne 37/43 a abordé de nombreuses thématiques comme la condamnation de l’apartheid en Afrique du Sud, l’occupation de la Namibie par l’Afrique du Sud, la « banthousatanisation » du peuple africain, et le massacre de personnes à Pretoria. Or, curieusement, cette résolution a également abordé le massacre des palestiniens à « Sabra et Chatila » (commis par des milices chrétiennes) et d’autre civils à Beyrouth, et, dans le même temps, développé une partie relative au du Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (dont celui du peuple palestinien), en offrant aux palestiniens …le droit de recourir « aux opérations armées ».

Plus précisément, cette résolution a repris l’ensemble des principes adoptés par les Nations Unies concernant le droit des peuples à l'autodétermination, à la souveraineté nationale et à l'intégrité territoriale. Elle a alors évoqué « le droit à l'indépendance des pays et des peuples coloniaux », « en tant qu'impératifs pour la pleine jouissance de tous les droits de l'homme notamment pour les peuples sous domination coloniale et étrangère ». Or, et s’agissant du peuple palestinien  à disposer de lui même, ce texte a évoqué un moyen spécifique pour y parvenir « la lutte armée » (sic).
Pire, la résolution a condamné « les gouvernements qui ne reconnaissent pas le droit à l’autodétermination et à l’indépendance de tous les peuples encore sous domination coloniale et étrangère et soumis à des étrangers, notamment les peuples d’Afrique et le peuple palestinien » (sic).
Ainsi, et grâce à ce texte, il suffit pour le Hamas d’affirmer que le peuple palestinien vit sous occupation. Or, sur ce point, il jouit d’une formidable opportunité : la communauté internationale reprend largement et systématiquement cette terminologie impropre de « territoires palestiniens occupés » pour parler des terres sous contrôle politique et administratif palestinien (ce qui est en soi contradictoire).
Autrement dit, le Hamas peut se référer à la résolution onusienne 37/43 et justifier ses opérations terroristes en martelant que le peuple palestinien est occupé par une puissance coloniale et qu’il est en droit de recourir à la lutte armée pour se libérer du joug de l’occupation. S’agissant de la bande de gaza, le Hamas affirme donc qu’elle est occupée et qu’il peut donc employer les moyens les plus larges pour lutter contre l’occupant sioniste (bien qu’il n’y ait plus un seul juif sur la bande côtière depuis leur expulsion par Ariel Sharon en août 2005).
En somme, la résolution 37/43 légitime le Hamas dans ses opérations terroristes contre Israël : il suffit au Hamas de faire état des mesures de rétorsions israéliennes et de faire le rapport entre le nombre de mort en Israël (12) et celui dans la Bande de Gaza (258). Il peut alors se plaindre des « impérialistes juifs », de « ces voleurs de terres », qui le « terrorisent », le « brutalisent », lui prennent son honneur, tout en lui déniant la faculté d’invoquer « la légitime défense ».
Comme la résolution 37/43 prévoit expressément aux peuples sous domination coloniale de prendre les armes contre leurs occupants, le tour est joué. Aussi, ce qu’Israël appelle « terrorisme » n’est finalement qu’une « résistance armée » permettait de défendre « une population réfugiée sous occupation », « expulsée de sa terre », qui vit « sous un horrible blocus israélien », « dans une prison à ciel ouverte »…Autrement dit, la résolution inique permet au Hamas de se présenter comme engagé dans une « lutte de libération nationale » contre « une occupation illégale et immorale qui dure depuis des décennies », et contre « un régime de discrimination raciale et ethnique ». Il peut même invoquer le rapport de Human Rights Watch, selon lequel le peuple palestinien serait victime « du crime d’apartheid ». Dans cet esprit, Tsahal cesse d’être « l’armée la plus morale du monde », et il ne peut plus être reproché aux terroristes palestiniens de se cacher derrière des civils, dans les écoles ou les hôpitaux…

Il est donc grand temps que l’Onu procède à un ménage de ces résolutions absurdes et contradictoires. Elle doit cesser de cautionner le terrorisme palestinien en lui laissant imaginer qu’il ne serait qu’un « résistant légitime ». Il n’y a pas de « résistance palestinienne », juste du « terrorisme palestinien ». Pour sa part, la riposte israélienne n’est pas le résultat d’une politique d’oppression mais juste l’exercice du droit de se défendre contre des agressions terroristes. Enfin, Israël n’est pas un Etat colonial qui aurait dépossédé les palestiniens, juste un Etat de Droit, fondé à se défendre contre les agressions terroristes palestiniennes. Si l’Onu aspire à la paix entre les nations et les peuples, elle ne saurait conserver dans son arsenal de textes le « Droit du peuple palestinien à disposer de lui mêmes  en recourant à la lutte armée», cautionnant le Hamas dans ses opérations terroristes.

¨Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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