Violence aveugle et grandeur d’âme, par Michèle Mazel

Publié par

Violence aveugle et grandeur d’âme PUBLIÉ PAR MICHÈLE MAZEL LE 20 MAI 2021

Ce sont des choses dont on ne parle guère dans la presse étrangère. De ces hommes, ces femmes et ces enfants ordinaires, victimes insolites dans le contexte d’une situation trouble. Ils n’ont pas été atteints par un missile, ne rentrent pas dans les sinistres statistiques du conflit et pourtant leur histoire est exemplaire.

On enterrait aujourd’hui Yigal Yehoshua, un père de famille tranquille pris à partie lundi dernier alors qu’au volant de sa voiture il circulait dans la ville de Lod en route vers son domicile.

Des émeutiers arabes, peut-être ceux qui venaient d’incendier trois synagogues, ont lancé un déluge de pierres sur son véhicule. Aucun ne le connaissait et il ne s’était livré à aucune provocation. Ce n’était ni un soldat, ni un policier, ni même l’un de ces juifs ultrareligieux si souvent pris pour cibles ces jours-ci. Il était juif et cela suffisait. Ils se sont acharnés sur cet homme sans défense.

Atteint à la tête, il a été transporté à l’hôpital dans un état désespéré. Il est décédé ce mercredi. Encore sous le choc , sa famille qui n’arrivait pas à comprendre pourquoi on l’avait attaqué, lui qui habitait depuis des années dans la ville,  a pourtant pris une décision aussi difficile que courageuse. Elle a accepté de donner les organes de cet homme fauché dans la force de l’âge pour qu’ils servent à sauver des vies.

Cinq personnes ont bénéficié de cet acte altruiste qui leur offre la perspective d’une vie meilleurs. Cinq personnes prises suivant le seul critère de compatibilité et de la gravité de leur situation.

L’une d’elle est une arabe de Jérusalem. Agée de 58 ans,  Randa Aweis, a ainsi obtenu le rein de ce juif assassiné par des arabes. C’est à l’hôpital Hadassah d’Ein Keren à Jérusalem où elle était soignée depuis des années qu’a été pratiquée l’opération. Sa mère, venue lui rendre visite, a été victime d’une agression alors qu’elle était en route vers l’hôpital. De « jeunes » arabes ont pris cette femme âgée portant une coiffe et un masque noirs pour une juive orthodoxe et lui ont jeté des pierres. C’est le visage ensanglanté qu’elle est arrivée au chevet de sa fille.

Pourquoi ? Pour quoi s’attaquer à une femme sans défense ? Là encore une violence aveugle mais qui témoigne d’une haine viscérale.

A Jaffa, pendant ce temps, alors que les affrontements se poursuivaient, ce sont deux jeunes enfants qui ont été grièvement brûlés vendredi lorsqu’une bombe incendiaire a été jetée par la fenêtre de leur appartement. Deux petits arabes. Un garçon de douze ans et sa petite sœur de 10 ans sagement assis dans le salon. Leur vie n’est plus en danger mais ils porteront longtemps les marques de cette attaque.

Un crime qui a suscité une vague d’indignation générale. Dans un premier temps, cette atrocité a été attribuée à un ou des extrémistes juifs. Seulement l’enquête a très vite pris un autre tournant. Il s’est avéré qu’un « jeune » arabe avait ciblé l’appartement par erreur, croyant qu’il était habité par des Juifs. Des Juifs qu’ils ne connaissaient évidemment pas.

Soudain il n’était plus question de crime mais « d’erreur tragique ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michèle Mazel pour Dreuz.info.

Laisser un commentaire