Ali Khamenei , Biden s’adoucit sur l’Iran , médiateurs européens
“Ce n’est pas la question, (de savoir) qui passe en premier”, a déclaré vendredi 26 mars un responsable américain anonyme, indiquant l’assouplissement de la condition de “pleine conformité” posée par l’administration Biden pour un retour aux négociations nucléaires avec l’Iran. “Le problème est de savoir si nous nous entendons sur les mesures à prendre mutuellement”, a déclaré le responsable. «Ce n’est absolument pas notre position que l’Iran doive se mettre pleinement en conformité avant qu’on fasse quoi que ce soit.»
Dans l’espoir de sortir de l’impasse qui bloque ses efforts pour relancer les pourparlers nucléaires avec l’Iran, l’administration Biden a pris du recul par rapport à sa demande, souvent répétée, d’un «respect total» préalable de l’Iran du JCPOA (l’accord nucléaire de 2015). L’impasse est survenue ce mois-ci, après que les médiateurs européens ont réussi à conclure un accord préliminaire en février. Comme le rapportent les sources iraniennes de DEBKAfile, Téhéran a consenti à interrompre son enrichissement d’uranium à 20% pendant un mois ou deux, tandis que Washington a accepté de lever le gel de 15 milliards de dollars de dépôts iraniens dans les banques sud-coréennes, japonaises et irakiennes. Cet accord devait être la clé pour ouvrir la porte à la reprise des négociations recherchées par le président Joe Biden en vue d’un nouvel accord nucléaire.
Mais il n’a jamais dépassé le seuil. Invité à approuver le plan et à donner au président Hassan Rohani et au ministre des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif le feu vert pour aller de l’avant et reprendre les négociations, le chef suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a claqué la porte par un ordre brusque, en mars, de mettre fin aux pourparlers par des voies détournées.
Washington a répondu vendredi par un signal émanant du responsable américain anonyme, qui faisait montre d’une volonté de nouvelles concessions américaines pour amener les Iraniens en mode dialogue. Le chef suprême rusé ne manquera pas cette chance et devrait faire pression, ensuite, pour obtenir l’assouplissement des sanctions sévères imposées par l’administration Trump.
Les conseillers iraniens de Biden réinstallent donc progressivement l’Iran à la position de négociation avantageuse dont jouissaient les ayatollahs lorsque Barack Obama était à la Maison Blanche. Téhéran était alors reparti avec le JCPOA signé par six nations du monde et un énorme bonus monétaire. Cet accord défectueux a permis à l’Iran de maintenir son programme d’armes nucléaires en place et prêt à redémarrer, tout en développant des missiles balistiques et en créant la terreur et le chaos, grâce à des séides bien armés. En reniant ses conditions préalables au dialogue, l’administration Biden a également affaibli les positions des dirigeants iraniens encore favorables à la diplomatie, Rouhani et Zarif.