«  Israël ne met pas en péril les intérêts russes en Syrie  »

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Israël peut agir librement contre l’Iran et le Hezbollah en Syrie parce que « tout le monde comprend qu’Israël n’agit pas contre le régime syrien », ancien responsable du renseignement militaire, Le général (res.) Dit Yossi Kuperwasser.

Par  Daniel Siryoti et Shahar Klaiman  Publié le  17/03/2021 12:30 Dernière modification: 17/03/2021 13:19

L’homologue syrien Bashar Assad, le président russe Vladimir Poutine et le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu à la base aérienne de Hmeimim dans la province syrienne de Lattaquié, au nord-ouest de la Syrie, le 11 décembre 2017 | Archives: AFP / Mikhail Klimentyev

Une décennie s’est écoulée depuis le déclenchement de la guerre civile syrienne, et aujourd’hui l’armée syrienne s’appuie plus que jamais sur la Russie et les milices pro-iraniennes.

Selon les évaluations, l’armée de Bashar Assad a perdu des dizaines de milliers de soldats. L’effondrement de son armée a contraint Moscou à approfondir son implication en septembre 2015 en collaboration avec les milices locales fidèles au régime d’Assad.

Dans le même temps, les combattants du Hezbollah du Liban et les miliciens pro-iraniens ont joué un rôle important dans les batailles et ont remplacé les troupes syriennes sur les lignes de front. Dans une étude publiée en 2019 par le Meir Amit Intelligence and Terrorism Information Center, 1139 combattants du Hezbollah ont été comptés comme tués au combat depuis le début de la guerre civile jusqu’en 2018. Selon l’étude, environ 10% de toutes les victimes du Hezbollah étaient des personnes relativement d’âge mûr, officiers et commandants, la plupart originaires du sud du Liban.

Le général de Brigade (res.) Yossi Kuperwasser, chercheur principal au Centre des affaires publiques de Jérusalem et ancien chef du département de recherche à la Direction du renseignement militaire de Tsahal (AMAN), a déclaré qu’Assad était actuellement en cours de réhabilitation malgré les pertes massives.

«Dès le début, l’armée [syrienne] s’est appuyée sur les frappes aériennes russes, ce qui a changé la réalité de cette guerre», explique-t-il.

Soldats russes dans la ville syrienne de Douma (AP / Hassan Ammar)

L’armée syrienne << s’est également appuyée sur les forces envoyées par les Iraniens et sur les forces irrégulières que les Syriens eux-mêmes ont organisées, dont le principal est le Hezbollah. L’armée syrienne en réhabilitation, ce n’est toujours pas la force qui mène la campagne, nulle part dans le pays. Le gros de son activité se déroule dans la région d’Idlib [NDLR : contre les milices islamistes pro-turques, qui abritaient le chef de Daesh, Abu Bakr Al Baghdadi, liquidé à Baricha par un commando américain d’une centaine de Delta Force en hélicos décollant d’Erbil, avec l’aide des Kurdes et à l’insu de l’armée turque ]», a ajouté Kuperwasser.

Selon des rapports étrangers, le chaos en Syrie a permis à Israël d’agir contre les efforts de l’Iran pour faire passer des armes révolutionnaires au Hezbollah. Il y a deux mois, des avions ont attaqué les forces d’Assad et les positions des milices pro-iraniennes à Deir ez-Zor, dans l’est du pays. Les médias de l’opposition en Syrie ont rapporté que des avions ciblaient des positions du Corps des gardiens de la révolution islamique à Albukamal. Le mois dernier, l’ agence de presse officielle syrienne SANA a rapporté une frappe aérienne sur le Golan syrien et l’aéroport international de Damas.

«  Israël rend les choses difficiles pour l’Iran  »

« Israël, par ses frappes aériennes sur des cibles iraniennes, a réussi à rendre difficile pour l’Iran le transfert d’armes au Hezbollah dans le but d’améliorer ses capacités de missiles de précision », dit Kuperwasser. « Israël a été en mesure de torpiller une partie considérable des efforts de l’Iran visant à construire des infrastructures et des bases terroristes en Syrie. Mais toutes ces réalisations ne sont pas égales à 100%. »

Kuperwasser note que l’Iran a réussi à construire des bases en Syrie et à positionner des unités du Hezbollah sur les hauteurs du Golan, bien que leur équipement soit de mauvaise qualité et qu’elles ne soient pas très actives.

Dans l’intervalle, les relations d’Israël avec la Russie ont facilité les ententes avec le régime d’Assad. Le mois dernier, Israël a conclu un accord pour la libération d’une jeune Israélienne qui avait volontairement traversé la frontière syrienne et était détenue dans une prison de Damas [NDLR : parce qu’elle avait refusé de conduire l’armée syrienne verrs un avant-poste de Tsahal sur le Golan]. Selon des rapports étrangers, Israël a acheté des vaccins contre le coronavirus Spoutnik de fabrication russe pour 1,2 million de dollars, qui ont ensuite été livrés au régime d’Assad. De nombreux rapports ont également fait état de soldats russes à la recherche des restes de l’ancien espion du Mossad Eli Cohen dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas.

Dans ce contexte, la question se pose de savoir si les frappes aériennes attribuées à Israël en Syrie sont préjudiciables à ces efforts. Kuperwasser, cependant, dit que la réponse est non. «Tout le monde comprend qu’Israël n’agit pas contre le régime syrien», dit-il. « Il ne fait rien non plus qui compromette les intérêts russes. »

Commentaires : Kuperwasser ne pas, non plus, suggérer qu’Israël renforcerait indirectement les intérêts russo-syriens, en affaiblissant l’entrisme iranien et du Hezbollah pour s’emparer de secteurs géostratégiques-clés en Syrie…. C’est un chassé-croisé ou, tantôt Russes et Syriens ont un besoin irrémédiable de renforts iraniens et tantôt l’Iran en profite pour progresser dans sa quête de destruction massive d’Israël, par encerclement, à partir de ce flanc syrien…

Le général de Brigade (res.) Yossi Kuperwasser (à gauche), aux côté de Yuval Steinitz, actuel Ministre israélien des Infrastructures nationales, de l’Énergie et de l’Eau, alors qu’il était Ministre des Affaires stratégiques
Ministre du renseignement, et Ministre des Relations Internationales

israelhayom.com

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