
Le ministre des Affaires étrangères La Drian accuse les «problèmes tactiques» et la situation intérieure en Iran avant l’élection présidentielle (juin 2021). Il a ajouté que les capacités de missiles de l’Iran [qui commenceraient à inquiéter l’Europe parleur portée à plus de 3000 km, alors que le Ghadr* existe au moins depuis 2004] seraient discutées lors des pourparlers

Dan Arkin | 17/03/2021
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la semaine dernière. Photo: Ludovic Marin / Piscine via REUTERS
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré cette semaine qu’il y avait eu un ralentissement des efforts pour relancer l’accord nucléaire avec l’Iran en raison de « problèmes tactiques » et de la situation interne en Iran avant l’élection présidentielle de juin.
La France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Union européenne s’emploient à amener les États-Unis et l’Iran à la table pour des pourparlers informels, comme première étape dans la relance de l’accord nucléaire. Mais, il y a des tensions et une action urgente est nécessaire pour calmer la situation qui s’emballe.
« Nous envoyons des messages à l’Iran selon lesquels nous devrions revenir aux pourparlers préparatoires pour des discussions plus larges, qui comprendront des discussions sur l’instabilité dans la région et les capacités de missiles de l’Iran« , a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Reuters rapporte qu’entre-temps les deux parties, Téhéran et Washington, refusent de faire des compromis, et que les événements du Nouvel An en Iran cette semaine et les prochaines élections « ne font que compliquer la situation ».
- Nota Bene complément sur les missiles pouvant atteindre l’Europe : Le Ghadr, par exemple, différerait des missiles Shahab, une version locale des No-Dong nord-coréens. Toutefois, de nombreuses incertitudes demeurent sur les caractéristiques et les appellations des engins iraniens.
Sa portée maximale serait de 3 000 km, affirment les Moudjahidin du peuple. Lancé depuis le nord-ouest de l’Iran, un missile Ghadr pourrait ainsi atteindre Helsinki, Berlin, Rome ou Naples. A 3 000 km, le missile ne pourrait transporter qu’une charge militaire légère, de l’ordre de 250 kilos.
Le Ghadr serait un engin à trois étages, équipé de moteurs à carburant solide. Il s’agit d’une technologie plus moderne que le carburant liquide, qui permet une mise en oeuvre plus rapide et plus discrète. (liberation.fr/planete/2004/12/16)
L’Iran développe des « missiles balistiques à capacité nucléaire », violant une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, ont dénoncé l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France dans une lettre commune au secrétariat général de l’ONU, le 5 décembre 2019.