Des signes d’inquiétude d’Abu Dhabi quant à l’instabilité en Israël ?
Les Emirats n’envisagent en aucun cas, pour le moment, de se retirer des accords d’Abraham, mais un dilemme va se poser si Israël ne se stabilise pas.
Alors que le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen renforçait les liens d’Israël en Asie centrale, le gouvernement des Émirats Arabes Unis a invité deux membres de la Knesset dans le sud du continent. Ohad Tal et Moshe Solomon, tous deux du parti religieux sioniste, ont assisté à une série de rencontres, qu’a organisé le gouvernement des Émirats arabes unis avec le gratin du pays.
Ohad Tal
Ces temps-ci, il ne vaut pas la peine de souligner une réunion des membres de la Knesset dans un pays étranger. Mais cette fois, les messages entendus par les deux membres religieux de droite de la Knesset à Abu Dhabi ces derniers jours pourraient, à terme, sceller le sort des accords d’Abraham. Et cela va jusque-là.
Tal et Solomon sont invités, par des ministres, des parlementaires et des hommes d’affaires des Émirats arabes unis, à expliquer le sens des intentions et des déclarations du gouvernement israélien. Entre autres choses, ils ont rencontré le Dr Ali Rashid Al Nuaimi, l’un des plus grands partisans de la normalisation avec Israël. Lui et les autres ont clairement indiqué que les accords abrahamiques sont irréversibles et qu’il n’y aura pas de demi-tour pour leur pays.
Pourtant, ils ont demandé aux députés de leur expliquer le sens des déclarations des ministres du gouvernement, les critiques acerbes d’Israël dans ses propres médias et dans le monde, ainsi que la position de leur parti sur les accords d’Abraham, son rapprochement avec l’Iran et la Chine.
Solomon et Tal ont donné les bonnes réponses : précisément en tant que membres de la Knesset issus d’un parti religieux, « nous pensons qu’avoir un dialogue autour de valeurs et de croyances partagées peut ouvrir la voie à une nouvelle réalité de paix véritable ».
En d’autres termes, les deux membres de la Knesset, dont le profil public ne crève pas l’écran et donc, les Émirats pourraient les inviter sans crainte de critiques, ont intériorisé l’ampleur de l’événement. Les Émirats n’envisagent en aucun cas pour l’instant de se retirer des accords d’Abraham, mais un dilemme se posera si Israël ne se stabilise pas, si la droite israélienne ne reprend pas ses esprits et si des éléments de la gauche israélienne ne cessent de saboter le statut d’Israël dans le monde, comme s’y adonne l’histrion Yaïr Lapid.
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