L’information a énormément évolué ces dernières années.
La première cause est structurelle.
La société vit au rythme de la momentanéïté de l’instant.
C’est un rythme ultra-rapide d’une succession d’informations dans un temps accéléré.
Au temps de grand-papa, les mots avaient un sens. Le journalisme est l’affaire du jour.
Cela signifie que l’affaire est périmée dès le lendemain. Cela signifie qu’il n’y a plus le temps d’investigation. Le journalisme est la reprise mot pour mot des dépêches des agences de presses. Dans le monde de l’éphémère, Il faut des formules chocs.
La première conséquence de cette première cause est la médiocrité du résultat.
La deuxième cause est économique.
Elle est d’abord conséquente de la première. La presse ne se vend pas et doit obéir aux lois de la subvention. Qui paie décide.
La presse doit faire face à la concurrence des réseaux sociaux. Ils sont plus rapides. Ils sont l’expression du vécu immédiat.
La presse institutionnelle a développé une parade : la légitimité de l’information. C’est elle qui détermine le vrai du faux.
Le problème n’est pas seulement l’illusion de la pertinence, illusion puisqu’il n’y a pas de travail d’investigation dans la vérification. Il y a appel à une légitimité de la source. Le système étant celui décrit en cause première, la pertinence est appelée ici une boucle de source à diffusion.
Le problème est celui de la dépendance. La presse n’est pas indépendante puisqu’elle ne produit pas ses ressources pour vivre.
La troisième cause est la conjugaison des deux premières. La presse institutionnelle est une presse d’opinion et l’opinion n’est que l’expression d’une idéologie. Il n’y a pas de recherche de vérité. Il y a des arguments qui répondent aux idéologies.
Le journal Le Monde a été un journal réputé sérieux jusqu’aux années 80 du XXe siècle. Pendant les vingt dernières années de ce siècle, le journal étaient sous l’emprise d’Edwy Plenel, militant trotskiste, qui de manière dictatoriale, a imposé une ligne éditoriale.
La conduite de la couverture de la guerre de Yougoslavie en est un exemple terrible. Le journal Le Monde conduisait la guerre.
Daniel Junqua, vice président de Reporter sans frontières décrivait, en 1999, l’organisation de la couverture de la guerre : le Mal contre l’Islam en Europe, qui représentait le Bien, et le journal Le Monde, lieu de Synthèse pour que le Bien triomphe.
Suite aux scandales liés à la gestion du journal, révélés par le livre de Pierre Péan et Philippe Cohen, Edwy Plénel va voir ailleurs et fonde Médiapart en 2004.
Pour autant, l’empreinte de Plenel est toujours là avec les mêmes vieilles lunes.
L’entrisme trotskiste fait partie de l’empreinte, signature identitaire. Le journal fait croire à sa respectabilité déontologique alors qu’il est une courroie de transmission de l’idéologie de Gauche.
Tout se construit sur une surface émotionnelle. Les faits servent à la justifier. Il y a manipulation dialectique.
La vieille lune est l’Extrême Droite. S’il y a antisémitisme, c’est l’Extrême Droite.
Un récent sondage vient créditer Eric Zemmour de 80 % des intentions de vote dans l’électorat juif ? C’est que ces Juifs sont des Sionistes, ce qui signifie Extrême Droite. Et Eric Zemmour vient justifier le syllogisme puisqu’il est Juif et d’Extrême Droite.
La morale Gauchiste, islamo-gauchiste, puisque l’entrisme se conjugue avec la takkiyia, implore de ne pas faire d’amalgame. Elle assimile l’Antisémitisme à l’Islamophobie.
L’ordre moral gauchiste est strictement binaire et n’intègre aucune nuance. Le Bien est un absolu et le Mal est un absolu. C’est ce qui permet la lutte.
Il y a le camp du Bien et le camp du Mal. Si l’Antisémitisme est la même nature que l’Islamophobie, alors le dénominateur commun entre les deux est évident : l’Extrême Droite.
Le monde du Monde place cette morale au-dessus de tout. La dialectique trotskiste vis-à-vis de l’antisémitisme n’a pas varié depuis 1945. Désigner l’antisémite permet de s’en dédouaner.
Dans un contexte de culpabilisation par la réécriture de l’Histoire, la victimisation de l’Islam ne repose sur rien de concret. Associer l’antisémitisme à l’Islamophobie permet de faire d’une pierre trois coups. Il y a association de la culpabilisation qui permet de victimiser l’Islam. Il y a détournement des vrais auteurs des crimes et délits antisémites. Il y a négation de la spécificité juive.
Il est question de menace criminelle. Mentir sur les causes de la menace, c’est l’amplifier. Ceux qui hurlent le plus fort contre l’antisémitisme se fichent du sort des Juifs. Lorsque Benoit Hamon, en tant que chef du PS, disait qu’il regrettait qu’il n’y ait pas plus de morts du côté Juifs qu’il n’y en a du côté palestiniens, constat d’injustice pour lui, n’était-ce pas un appel au meurtre qui s’inscrit dans ce délire globalisant de l’égalitarisme ?
Dans un univers de médiocrité médiatique, d’abandon de l’investigation et des faits, de dépendance aux idéologies qui entraîne la presse à n’être qu’un outil de propagande, le quotidien le Monde est parfaitement à l’aise.
L’affaire Sarah Halimi est des plus présentes. Y a-t-il eu justice plus inique ?
Aujourd’hui, le journal Le Monde, en rubrique « élection, présidentielle » titre :
L’Extrême Droite tente de faire de la mort de Jérémie Cohen « un scandale d’État. »
L’enquête, justifie le journal, ne permet pas (jusqu’à présent) d’établir des motifs discriminatoires.
Sarah Halimi n’a pas été assassinée parce que juive. Elle est morte par l’accident d’être face à un déséquilibré sous l’emprise de drogue, décide la justice. Jérémie est mort par accident, suppose la justice en l’état. Parler d’antisémitisme en l’état ne peut donc être que récupération politique, quelque chose de honteux et naturellement l’apanage de l’Extrême Droite.
Yana Grinshpun, il y a quelques jours, relevait les « guillemets » utilisés par le journal Libération pour qualifier le terroriste de Beer Sheva. La discrimination portait sur la source policière israélienne, source forcément de nature partiale, semble-t-il.
Le Monde va plus loin encore.
Le crime antisémite y est qualifié de motif discriminatoire.
On est dans le non-dit. On est dans le « raison garder ». Il n’est pas fait appel à cette chère émotion pour Jérémie Cohen.
Dans les absolus qui déterminent le cadre idéologique de ces militants gauchistes, rien de ce qui sort de la bouche d’Extrême Droite ne peut être retenu.
Si l’Extrême Droite met en garde contre l’immigration, c’est de la xénophobie et l’immigration est une chance pour la France.
Si l’Extrême Droite met en garde contre l’antisémitisme, c’est de la récupération politique puisque le seul antisémitisme ne peut venir que de l’Extrême Droite, c’est de l’Islamophobie et, enfin, l’antisémitisme est compréhensible et sera acceptable de la part d’un peuple qui a beaucoup souffert et qui continue de souffrir.
Il y a une profonde logique aux prises de position du Monde.
La question peut se poser de la cause et des conséquences ?
Les prises de positions systématiquement antisionistes et antisémites sont-elles par esprit de contradiction aux thèses d’Extrême Droite ou l’une s’accommode fort bien de l’autre ?
Un élément de réponse est dans la définition de l’Extrême Droite, grande nébuleuse à la manière des sociétés secrètes. Nous ne savons pas très bien qui est qui. Macron est-il de Droite ou est-il de Gauche ? Est-ce si important ? Par contre, il n’y a aucun doute pour l’Extrême Droite, qualificatif générique au Mal. C’est une sorte de délit de faciès. Comment ne pas entendre que les valeurs sont inversées dans notre monde ?
Il est probable que ce soit un jackpot pour le Monde. Et il y a même un bonus. En cette période électorale, l’antisémitisme est une valeur sûre avec laquelle jouer.
Par Gilles Falavigna
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