Israël pousse Washington vers une “option militaire” contre l’Iran
Israël propose aux États-Unis d’inclure l’option militaire en plus des sanctions économiques, pour freiner les ambitions nucléaires de Téhéran Jérusalem doute de l’intention de Téhéran de revenir à l’accord nucléaire, en particulier après la nomination d’Ibrahim Raïssi à la présidence de l’Iran, et .l’escalade des affrontements entre Téhéran et Tel-Aviv dans la région. Cette approche s’est développée pendant la visite du directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) en- Israël pour discuter de la question iranienne.
Les sanctions économiques sont insuffisantes
Haaretz a cité une source israélienne disant que le moyen efficace de forcer l’Iran à suspendre son programme nucléaire nécessite une menace militaire américaine concrète, en plus de sanctions économiques et diplomatiques qui conduiraient à l’isolement de Téhéran et à l’arrêt de sa propagation dans la région, dont la Syrie et le Liban.
Le journal a rapporté que Jérusalem avait largement réduit ses attentes quant au succès des pourparlers de « Vienne » sur le programme nucléaire iranien. Israël estime que les chances de signer un nouvel accord nucléaire avec Téhéran sont « considérablement plus faibles » après la prise de pouvoir d’Ibrahim Raïssi à la présidence en Iran.
Le patron du Bureau Central des Renseignements -Central Bureau of Intelligence- (CIA) William Burns, qui visitait Israël la première fois depuis son entrée en fonction, a apporté avec lui le dossier iranien à des Israéliens intéressés à en savoir plus sur les plans de Washington dans sa façon de traiter avec Téhéran, l’accord nucléaire,1 tel qu’il est actuellement en discussion à Vienne.
Burns architecte du JCPOA
Il convient de noter que Burns est l’architecte de l’accord sur le nucléaire iranien, connu sous le nom de « Plan d’action global conjoint » signé en 2015, et a mené, avec Jake Sullivan, qui est actuellement le conseiller américain à la sécurité nationale, des pourparlers secrets avec les Iraniens, qui se sont soldés par l’« accord sur le nucléaire » iranien.
L’importance de la visite du directeur de la CIA à Jérusalem découle du fait que Burns est un diplomate chevronné occupant un poste de haute sécurité à la Maison Blanche. C’est d’autant plus vrai, en particulier, après que les Israéliens se soient mis en colère contre leur exclusion par l’administration Biden de la participation aux pourparlers de Vienne sur la relance l’accord nucléaire.
Les pressions pourraient s’intensifier
Selon Haaretz, Israël essaie de s’assurer que l’administration américaine sera prête à mobiliser la communauté internationale dans une campagne de pression sur l’Iran, si ce dernier refuse de parvenir à un accord qui obligera Téhéran à abandonner ses ambitions nucléaires dans un avenir proche.
Des sources israéliennes ont déclaré qu’une tentative aurait eu lieu récemment pour s’assurer que les États-Unis pourraient mettre en œuvre leurs plans pour un accord plus strict et forcer l’Iran à le signer.
Evaluation israélienne : l’Iran est à deux mois de l’acquisition de l’ arme nucléaire
Les données recueillies par les agences de renseignement israéliennes indiquent qu’il y a eu des progrès significatifs dans le programme nucléaire iranien ces derniers temps. Et que les Iraniens ont violé les accords qu’ils ont signés dans l’accord de 2015, qui leur permet d’enrichir seulement 300 kg d’uranium dans une quantité d’enrichissement ne dépassant pas 3,67 % .
Selon des estimations en Israël, l’Iran détient actuellement 10 kg d’uranium enrichi à 60 %, 140 kg d’uranium enrichi à 20 % et 2 500 kg enrichi à 4 %, et utilise des centaines de centrifugeuses avancées, qui étaient interdites par l’accord. .
Des opérations d’enrichissement se déroulent également sur d’autres sites de l’usine de Fordow, en violation de l’accord, et son taux d’enrichissement atteint 20 %.
Le monde peut-il gagner encore 4 ans de répit?
A Jérusalem, on estime que l’Iran a besoin de deux mois pour devenir un Etat nucléaire, c’est pourquoi les Israéliens craignent que Téhéran traîne les pieds et profite de l’inaction de la communauté internationale.
Des sources sécuritaires israéliennes soulignent que la réadhésion de l’Iran à un accord avec les grandes puissances pourrait retarder de quatre ans l’atteinte du seuil nucléaire, notant qu’Israël soutient la conclusion d’un nouvel accord international avec les Iraniens, mais s’oppose à la conclusion d’un « mauvais accord ». ” “
Les nations que frappe l’Iran sont-elles plus réceptives?
Le mois prochain, un nouveau cycle de pourparlers entre Vienne et Téhéran, avec la participation des grandes puissances, devrait s’ouvrir dans la capitale autrichienne, après l’échec des six cycles précédents, tandis que les prochains se dérouleront avec le président iranien Raisi, décrit en Occident comme un « dur ».
Les tensions se sont intensifiées ces dernières semaines entre Israël et l’Iran à propos des attaques attribuées à l’Iran contre des navires occidentaux dont certains appartenant à Israël, notamment l’attaque contre le navire Mercer Street il y a environ deux semaines.
Les affrontements entre les deux parties semblent prendre la forme d’une « guerre de l’ombre » dans la région.
Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a menacé la semaine dernière l’Iran que son pays était prêt à lancer une offensive militaire contre l’Iran, en pleine période d’attaques contre des navires marchands dans les eaux du golfe Persique. Jérusalem relève que l’Iran constitue une menace internationale et régionale, pas seulement pour Israël.
Les données indiquent qu’Israël parvient à partager sa vision, à la lumière de l’attaque attribuée à l’Iran sur le navire de Mercer Street, d’autant plus que l’attaque a causé la mort de deux ressortissants étrangers parmi l’équipage du navire, lui permettant de mobiliser l’opinion publique internationale contre l’Iran.
Les pays européens se sont également joints à la condamnation de l’Iran dans cette l’attaque.