Au moins 70 morts dans des attaques djihadistes visant des villages au Niger
Y.C. – 3 janvier 2021, 0h59 │ MAJ : 3 janvier 2021, 0h59
Remarque : dans des termes et face à des ennemis différents, mais ayant les mêmes objectifs, la situation de la France au Mali, en quelques jours, prend des allures de Liban-Sud pour Israël, avant 2000. D’autre part, une intervention isolée d’un seul pays européen ne peut suffire à encadrer et empêcher les exactions d’AQMI de Daesh-le Retour et autres groupes djihadistes à l’encontre des populations qui refusent le joug de l’Islam radical et d’être réduits à l’état de “dhimmis“.
Au moins 70 villageois ont été tués dans des attaques djihadistes contre deux villages au Niger, à la frontière ouest avec le Mali.
Des attaques djihadistes ont fait des dizaines de morts au Niger ce samedi selon deux sources sécuritaires citées par The Guardian.
49 villageois ont été tués et 17 autres personnes blessées dans le village de Tchombangou. Selon un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur du Niger qui s’est également exprimé sous couvert d’anonymat, près de 30 autres villageois ont été tués dans le village de Zaroumdareye.
Six Français tués en août
Le Niger a subi de nombreuses attaques djihadistes menées par des groupes liés à Al-Qaïda et l’État islamique (EI) ces derniers mois. Six Français ainsi que leur guide et leur chauffeur ont été assassinés en août dernier par des terroristes armés. L’attaque avait été revendiquée le mois suivant par l’EI.
Ces attaques sanglantes surviennent alors que deux militaires français de l’opération Barkhane ont été tués au Mali ce samedi matin par l’explosion d’un engin explosif improvisé. Trois autres soldats français avaient été tués dans des circonstances similaires lundi.
Deux soldats français ont été tués au Mali annonce l’Élysée
Y.C. – 2 janvier 2021, 23h02 │ MAJ : 3 janvier 2021, 1h48
Deux militaires français de l’opération Barkhane ont été tués au Mali ce samedi à la suite d’une attaque à l’engin explosif improvisé annonce l’Élysée. Un drame qui survient cinq jours après le décès de trois autres militaires dans des conditions similaires.
Le Président de la République Emmanuel Macron « a appris avec une grande tristesse la mort au Mali en fin de matinée de deux soldats du 2ème régiment de hussards de Haguenau, le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser », indique l’Élysée dans un communiqué.
« Leur véhicule a été l’objet d’une attaque à l’engin explosif improvisé lors d’une mission de renseignement dans la région de Ménaka », précise-t-on. Un troisième soldat a été blessé ajoute la présidence de la République, son pronostic vital n’est pas engagé.
« Le Président de la République rend hommage à la mémoire de ces soldats, morts pour la France dans l’accomplissement de leur devoir. Il partage la douleur de leurs familles, de leurs proches et de leurs frères d’armes et les assure de la gratitude et de la solidarité de la Nation », peut-on également lire. Emmanuel Macron « réaffirme la détermination de la France dans son combat contre le terrorisme » et « salue le courage » des militaires engagés.
« Ils incarnent l’honneur et la bravoure des hussards de Chamborant »
« La France a perdu deux de ses enfants », a réagi la ministre des Armées Florence Parly, sur Twitter. « Je rends hommage à la force de l’engagement du sergent Yvonne Huynh et du brigadier Loïc Risser, du 2e régiment de hussards de Haguenau. Ils incarnent l’honneur et la bravoure des hussards de Chamborant. Mes pensées vont à leurs familles ».
Armée française – Opérations militaires
@EtatMajorFR
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[#CEMA] « Je m’incline devant la mémoire du SGT Yvonne HUYNH et du BRI Loïc RISSER dont j’apprends avec une grande tristesse la mort pour la France, ce jour, au Mali. J’apporte tout mon soutien à leurs proches, leur camarade blessé et leurs frères d’armes. » #NotreDéfense
« Lors d’une patrouille de reconnaissance et de renseignement au nord de Ménaka, un véhicule blindé léger (VBL) de la force Barkhane, armé par trois militaires, a été atteint par un engin explosif improvisé », détaille l’état-major des Armées dans un communiqué. « En dépit des soins prodigués immédiatement par le secouriste du détachement, le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser ont succombé des suites de l’explosion ».88405575&width=550px
La sergent Yvonne Huynh avait 33 ans et était mère d’un jeune garçon
La sergent Yvonne Huynh était âgée de 33 ans. Née à Trappes (Yvelines), elle avait rejoint le 2e régiment de hussards stationné à Haguenau (Bas-Rhin), le 1er août 2017. « Après avoir servi sept mois en tant que réserviste au sein du 5e régiment du génie, elle s’engage le 7 novembre 2006 au sein du 3e régiment d’artillerie de marine », indique l’armée de Terre. La militaire avait été projetée au Tchad en 2007, dans le cadre de l’opération Épervier.
Elle avait ensuite séjourné à la Réunion de de 2014 à 2017 en tant que chef de groupe au sein du régiment du service militaire adapté. « Déterminée et particulièrement travailleuse, elle est promue sergent le 1er août 2018, pour ses excellentes dispositions et ses qualités militaires » précise le communiqué. Yvonne Huynh avait été projetée au Mali le 24 septembre 2020. Elle est la première militaire française à décéder au Mali. En outre, elle était pacsée et mère d’un jeune garçon. La sergent avait été décorée de la médaille de Défense nationale échelon « or » en 2018, de la médaille de la protection militaire du territoire et de la médaille d’Outre-Mer avec agrafes Tchad et Sahel en 2019.
Le brigadier Loïc Risser avait 24 ans
Le brigadier LoÏc Risser était quant à lui âgé de 24 ans. Né à Saint-Louis (Haut-Rhin), il servait le 2e régiment de hussards de Haguenau depuis le 5 avril 2016. « Excellent camarade et toujours volontaire, il est engagé sur le territoire national dans le cadre de l’opération Sentinelle en 2017, mission pour laquelle il est félicité », explique l’armée de Terre. Le militaire avait déjà été envoyé à trois reprises au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, en 2018, en 2019 et depuis l’automne 2020 « en tant qu’observateur de patrouille ». Il avait été projeté au Mali le 11 novembre dernier.
Le militaire avait été décoré de la médaille de la Défense nationale échelon « bronze » en 2018, de la médaille d’Outre-Mer avec agrafe Sahel en 2018 ainsi que de la médaille de la protection militaire du territoire en 2019. Le brigadier Loïc Risser était célibataire et n’avait pas d’enfant.
49 décès depuis 2013
Deux nouveaux décès qui surviennent cinq jours après celui de trois autres militaires de la force Barkhane au Mali, tués eux aussi par l’explosion d’un engin explosif improvisé. Au total, 49 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013 dans les opérations Serval puis Barkhane.
Ce samedi, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui est affilié à Al-Qaïda, a revendiqué l’attaque ayant coûté la vie aux trois soldats français.