Accumulation précaire de forces et de menaces des armées américaine et iranienne, à la veille de commémorer l’exécution de Soleimani
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L’air est chargé de menaces, de mouvements militaires et de politique de la corde raide, le samedi 2 janvier, alors que ni les États-Unis ni l’Iran ne peuvent être entièrement sûrs des intentions de l’autre. L’Iran a répété son vœu de faire payer aux États-Unis l’exécution du général Qassem Soleimani il y a un an ce dimanche et, à moins de trois semaines de la fin du mandat du président Donald Trump. semble craindre une attaque américaine
Vendredi, des responsables américains ont rapporté de manière anonyme que les forces maritimes iraniennes dans le Golfe se sont rapprochées très près et sont en état d’alerte, après avoir déplacé des missiles balistiques à courte portée en Irak. Ils ont enregistré des «indications de plus en plus nombreuses» selon lesquelles l’Iran pourrait planifier une attaque contre les forces ou intérêts américains au Moyen-Orient. Cette suggestion a été renforcée par une rhétorique iranienne à rebondissements fréquents, renforçant le vœu de l’ayatollah Ali Khamenei de se venger des États-Unis à cause de la mort de Soleimani lors d’une attaque de drone au-dessus de Bagdad et d’Israël, à cause de la disparition dans des circonstances identiques, du chef nucléaire Mohsen Fakhrizadeh.
Le président Hassan Rouhani a utilisé un langage extrême, affirmant qu’une des conséquences de l’élimination de Soleimani était que «le Trumpisme était terminé» et que dans quelques jours, «la vie de ce criminel prendra fin aussi, et il ira rejoindre la poubelle de l’histoire». Était-ce une menace de mort ou une métaphore? Le général Esmail Qaani, qui a succédé à Soleimani à la tête de la force militaire d’élite iranienne Qods, a suggéré que les représailles pourraient provenir de «personnes de votre propre maison [appel au terrorisme interne au pays?]».
Le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif a affirmé jeudi que les renseignements irakiens avaient révélé un complot américain visant à «fabriquer un prétexte à la guerre» – peut-être en organisant «un événement sous faux drapeau». Cela faisait suite à la promesse du président américain, en réaction à une attaque à la roquette contre l’ambassade américaine à Bagdad, de représailles rapides et dévastatrices en cas de mort d’un seul Américain lors d’une attaque iranienne ou par procuration.
Combien de tout cela n’est que du vent chaud, et quel poids verbal dans la préparation du terrain à la guerre (véritable)? Le site Fr24 a rapporté vendredi qu’un Gulfstream G200 portant le marquage des industries aérospatiales israéliennes avait parcouru la longueur de l’espace aérien iranien, très probablement dans le cadre d’une mission de surveillance.
Ce reportage n’a pas été confirmé de manière fiable. Les forces armées américaines et iraniennes ainsi que leurs alliés et séides du Moyen-Orient sont, quant à eux, à un niveau élevé de préparation à la guerre.
Mercredi, les États-Unis ont envoyé des bombardiers B-52 à capacité nucléaire au-dessus de la région lors de leur deuxième aller-retour depuis la base du Dakota du Nord, comme une «démonstration de force» pour dissuader les Iraniens de se venger. Les bombardiers se seraient ravitaillés au-dessus de Tel Aviv. Un officier de l’armée iranienne a averti que la violation de l’espace aérien du pays provoquerait une «réponse écrasante et ardente»
Le lendemain, le seul transporteur américain restant dans le Golfe, l’USS Nimitz , a été rappelé au port d’attache. Cependant, un sous-marin américain à capacité nucléaire a été posté de manière ostentatoire dans les eaux du Golfe plus tôt, ainsi qu’un sous-marin israélien, et davantage d’avions de combat ont été déployés en Arabie saoudite.
Téhéran, tout en tenant apparemment ses forces armées et ses supplétifs sous contrôle, continue d’abandonner les restrictions sur son programme nucléaire. Vendredi, l’ambassadeur de Russie auprès de l’Association internationale de l’énergie atomique a annoncé la notification de l’Iran de son intention d’augmenter son enrichissement d’uranium à un niveau de pureté de 20%, ce qui est dangereusement proche de la qualité nécessaire pour fabriquer des armes atomiques, à l’usine d’enrichissement de Fordow.
C’est le niveau atteint avant l’accord nucléaire de 2015 et interdit, ainsi que l’activation de l’usine de Fordow. À ce stade, Téhéran semble envoyer un message d’intention sévère et provocateur au nouveau président américain Joe Biden.