En mars 2022, des palestiniens de Gaza ont fait part de leur vif mécontentement en apprenant l’inauguration (à venir) d’une nouvelle mosquée dans la ville de Gaza, dont la construction a coûté plus de 2 millions de dollars. En fait, et depuis quelques années, les gazaouis observent un phénomène tout à fait surprenant : les autorités locales investissent dans la construction de multiples édifices religieux luxueux, au lieu de s’occuper de la reconstruction des immeubles endommagés (à la suite des différentes confrontations entre Israël et le Hamas depuis 2014).
Le 14 juin 2007, le Hamas (qui s’est fixé de détruire ce qu’il appelle « l’entité sioniste ») a pris le contrôle de la bande côtière. Israël a donc été contraint de mettre en place un blocus pour limiter la circulation des armes. Depuis, la presse internationale présente les ressortissants de Gaza comme une population séquestrée « dans une prison à ciel ouvert », tout en se gardant de montrer les constructions de mosquées luxueuses (de plusieurs millions de dollars), en hausse au cours de ces dernières années.
Il en est notamment ainsi de la mosquée Imam al-Shafei (dans le quartier d’al-Zaitoun) dont la construction a généré un coût de 3,5 millions de dollars, ou encore de la mosquée Al-Hassayna construite pour plus de 2 millions de dollars (dans la ville de Gaza). Citons également les mosquées Al-Khalidi et Salim Abu dont le budget a été supérieur à 1 million de dollars pour chacune d’elle, ou encore la Grande Mosquée de Khan Younes (véritable joyau architectural), voire encore la somptueuse mosquée Khalil al-Wazir (de Sheikh Ajlin), dont l’ouverture est imminente.
Les gazaouis souhaiteraient donc que les budgets affectés à la construction de mosquées dispendieuses le soient pour construire des hôpitaux, des écoles ou des habitations privées. Effet, ils considèrent (à juste titre) qu’il est tout à fait possible de prier dans des lieux moins luxueux et préférable d’employer la manne financière pour remettre en état les services de première nécessité (qui font cruellement défaut).
A titre d’exemple, la mosquée Salim Abu Muslim au nord de Gaza a coûté un million de dollars, alors que la décharge locale, non réglementée, met en danger la santé des habitants et l’environnement. Ils posent donc la question de savoir s’il est vraiment nécessaire de construire une aussi belle mosquée alors qu’aucun réseau d’égouts n’est envisagé.
Aussi, les palestiniens invoquent-ils le principe islamique en vertu duquel, l’excès de décoration est prohibé alors que la construction de mosquées à budget modeste pourrait tout à fait suffire. Entre 2008 et 2021, 99 mosquées ont été construites à des coûts élevés alors que, dans le même temps, 12 000 logements ont été endommagés…
Face à la fronde des ressortissants gazaouis, le Directeur des relations publiques et des médias au ministère des Dotations et des Affaires religieuses de la bande de Gaza a tenté de se justifier.
C’est ce Ministère qui établit la réglementation concernant la construction de mosquées (comme par exemple la rège selon laquelle la distance entre deux mosquées ne doit pas être inférieur à 500 mètres) ou qui s’occupe de la restauration d’anciennes mosquées comme la Grande Mosquée d’Omari.
Pour autant, c’est lui qui gère les fonds des donateurs. Sur ce point, il dit être tenu au respect des instructions des bailleurs de fonds qui exigent la construction de mosquées de grandes tailles. C’est le cas, par exemple, de l’Ong non gouvernementale malaisienne Amas palestin qui a pris en charge la construction de la mosquée Khalil al-Wazir et qui supervise les travaux de constructions. Ce sont également des fonds privés qui ont permis la construction des mosquées Al-Hassayna et Al-Khalidi….
Selon ce Ministère, si les mosquées détruites (lors des opérations israéliennes) ont été reconstruites, des aides aux familles démunies ont été allouées dans le même temps. Il a ainsi précisé qu’au cours de l’année 2021, une aide de 10 millions de dollars avait été accordée (sous la forme de dons en nature, de versement en espèce, de remise de colis alimentaire ou encore de la prise en charge du coût de la location) aux familles modestes dont les habitations ont été endommagées…
Certes, si les donateurs ont le droit d’utiliser les fonds comme ils l’entendent, Il ne faudrait tout de même pas prendre les palestiniens de Gaza pour des imbéciles. Ils ont bien conscience que l’esthétique des mosquées et leurs aspects luxueux, contrastent avec leurs conditions de vie. Ils réclament donc la possibilité de comprendre pourquoi des mosquées de prestige au coût exorbitant sont construites, alors que c’est parfaitement contraire à leur objectif…
Cet épisode illustre, une nouvelle fois, combien les palestiniens sont instrumentalisés par leurs dirigeants pour une utilité unique : servir de vitrine pour la communication médiatique anti-israélienne.
Ainsi, la population gazaouie dépitée observe :
– la construction d’innombrables mosquées luxueuses alors qu’elle vit dans le plus grand dénuement.
– la réalité d’une manne financière utilisée à des fins religieuses, non pour subvenir à ses besoins les plus immédiats.
– l’ambivalence du discours qui stigmatise Israël (réputé à l’origine de leur situation peu enviable), tout en justifiant l’importance de disposer de belles mosquées pour aller prier.
Une fois encore, c’est bien l’enfermement idéologique qu’impose le Hamas à sa population qui pose problème, tout comme sa faculté à victimiser les palestiniens sur le plan médiatique en diabolisant l’Etat juif. Or, les médias choisissent les images qu’ils montrent au monde pour susciter l’empathie à l’égard des palestiniens, en s’abstenant d’évoquer cette duplicité de l’organisation terroriste qui manie parfaitement la communication audio visuelle.
Juifs et palestiniens sont tout à fait à même de cohabiter paisiblement sur leur territoire respectif. C’est ce qui arrivera lorsque les gazaouis seront en mesure d’analyser la cause de leur problème : le Hamas les a installés dans la misère, et leur fait perdre beaucoup de temps et d’énergie.
La paix arrivera lorsqu’ils en auront pris conscience et qu’ils parviendront à prendre leur destin en main.
Un commentaire