Liberté de culte à Jérusalem
Michèle Mazel
Jérusalem a célébré successivement dans le plus grand calme la Pâque juive, la Pâque catholique et la Pâque orthodoxe, cette dernière étant marquée par la cérémonie du Feu Sacré qui a réuni des milliers de fidèles dans l’enceinte du Saint Sépulcre. Il faut dire que depuis la renaissance d’Israël en 1948, les Chrétiens de toutes confessions peuvent enfin pratiquer leur culte en toute liberté.
Finies les restrictions imposées par l’empire ottoman, qui, ne supportant pas la sonnerie des cloches des églises, l’interdisant totalement. Certes, aujourd’hui encore se perpétue l’injustice historique qui veut que ce soit une famille musulmane qui détienne les clés du Saint Sépulcre où la tradition chrétienne place le tombeau du Christ, mais c’est parce que les Chrétiens eux-mêmes n’osent pas changer le status quo, de crainte d’irrite leurs voisins musulmans.
Des voisins qui continuent à pratiquer leur culte aujourd’hui comme hier. Le vendredi lors des grandes fêtes ce sont des centaines de milliers de Musulmans qui se pressent sur «l’esplanade des mosquées », troisième lieu saint de l’Islam après la Mecque et Médina.
Cette sainteté, l’endroit le doit d’abord en premier lieu à Abraham, car c’est là que le patriarche était prêt à sacrifier son fils Isaac pour obéir à la commande divine. Le récit en est fait dans la Bible, mais bien des siècles plus tard il a été repris par le Coran qui fit d’Abraham un prophète de l’Islam et a remplacé Isaac par Ismail. En second lieu bien sûr il le doit à Salomon, qui a édifié un temple sur ce haut lieu du judaïsme.
D’où l’appellation hébraïque du Mont Moriah, « Har Habait » pour Har Beit Hamikdash, la montagne du temple. Une appellation à laquelle faisait écho le nom arabe ‘Beit el Makdess,’ la maison du temple »avant même l’arrivée du Calife Omar à Jérusalem. Il a immédiatement demandé à y être conduit et a édifié sur l’emplacement du temple détruit le Dôme du Rocher, souvent appelé par erreur mosquée d’Omar. Ses successeurs ont construit la mosquée Al Aksa à l’extrémité de l’esplanade. L’histoire on le sait est souvent écrite par les vainqueurs, et au fil des siècles ils se sont appliqués à nier tout lien entre « L’Esplanade des Mosquées » et Judaïsme et Juifs.
Ces derniers se sont vus en interdire l’accès ; c’est tout juste si on leur permettait de venir prier devant la partie occidentale du mur de soutènement de l’esplanade du temple construit par Hérode quinze siècles avant la naissance de Mahomet et l’apparition de l’Islam. En ce lundi 10 mai qui commémore la libération de Jérusalem en 1967, la police israélienne vient d’interdire aux Juifs de monter se recueillir sur le site de leur lieu le plus saint. Cette visite, nous dit-on, serait considérée comme une provocation, pire, une profanation par l’Autorité palestinienne, Hamas et une grande partie du monde arabe pour lesquels la liberté de culte à Jérusalem est à sens unique. Il est regrettable qu’en Occident il ne se trouve personne pour s’en indigner.
Par Michèle Mazel
L’expression Esplanade DES mosquées ne date que de quelques décennies, fruit d’une collaboration d’Arafat et des Occidentauxanti-israéliens. Elle est d’autant plus fausse qu’il n’existe qu”une seule mosquée; al Aqsa. Dans des ouvrages des années 1940, le Waqf désigne même l’Esplanade comme … Temple Mount.