La chèvre de monsieur Abou Mazen par Michèle MAZEL

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LA CHÈVRE DE MONSIEUR ABOU MAZEN

La chronique de Michèle MAZEL

En janvier dernier, le président de l’Autorité palestinienne a annoncé sa décision de tenir des élections dans l’Autorité palestinienne et dans la bande de Gaza tant pour le parlement palestinien que pour la présidence de l’Autorité palestinienne. Une décision mainte fois remise. Il faut dire que le mandat de Mahmoud Abbas, élu en 2005 pour une période de cinq ans, était caduc depuis dix ans. Quant au parlement élu en 2006 lui aussi pour une période de cinq ans, il avait depuis longtemps perdu toute légitimité. On notera que l’Occident en général et l’Union européenne en particulier n’ont jamais eu l’impolitesse de commenter ces faits. Pourquoi alors procéder à ces élections ?

Inauguration de l’ambassade à Jérusalem

Les deux dernières années ont été désastreuses pour les dirigeants de Ramallah. Le président Trump a   transféré l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem  ; il a reconnu la souveraineté israélienne sur l’ensemble de la ville et a aussi supprimé l’aide américaine aux Palestiniens. Les Accords d’Abraham ont porté un coup fatal au dogme selon lequel il ne pourrait y avoir de normalisation avec les pays arabes sans solution de la question palestinienne. L’arrivée au pouvoir de Joe Biden et de son administration démocrate a donc été saluée avec enthousiasme à Ramallah.

La tenue d’élections avait un double but : assurer la légitimité des institutions palestiniennes et en même temps perpétuer la fiction d’une Autorité palestinienne parlant d’une seule voix. Fiction parce qu’en 2007 le Hamas a chassé les représentants de cette Autorité de la bande de Gaza dans un sanglant coup d’État et depuis les frères ennemis se livrent à une guerre feutrée. Ramallah, considéré comme seul représentant légitime des Palestiniens a coupé les vivres à Gaza, qui ne survit que grâce à l’injection de millions de dollars qataris chaque mois. Le Hamas fomente des troubles dans les territoires contrôlés par son rival et ses cellules clandestines se préparent à la confrontation. Compte tenu de cette rivalité féroce, on ne voit pas comment le résultat des élections pourrait être accepté par la partie perdante.

Abou Mazen doit aussi compter avec l’émiettement du Fatah, le parti au pouvoir, qui ne présente pas moins de trois listes concurrentes. Américains et Européens, loin de féliciter le vieux leader pour son initiative, ont du mal à cacher leurs doutes, pour ne pas dire leur inquiétude, devant un processus qui risque d’amener au pouvoir par des élections légitimes le Hamas, considéré comme organisation terroriste par de nombreux pays. Ce mouvement, affilié à la Confrérie des Frères Musulmans, ne cache pas son objectif d’établir un califat islamique sur les ruines de l’État d’Israël et de l’Autorité palestinienne.

Alors Abou Mazen cherche une voie de sortie et comme dans la fable, voudrait bien sortir la chèvre qu’il a si imprudemment introduite. Il exige donc que les Palestiniens vivant à Jérusalem-Est soient autorisés à voter…dans les bureaux de poste israéliens. Il s’agit en tout et pour tout de six mille personnes. Devant le refus israélien, l’Union européenne a proposé un compromis : les faire voter au consulat de l’un ou l’autre des pays membres. Abou Mazen refuse et menace de repousser ou d’annuler les élections….en faisant porter le blâme à Israël.

Par Michèle Mazel

Un commentaire

  1. on prends lesmemes des on relance et on fait durer le plaisir avec le rapprochement des pays arabes avec israel il ne va pas risquer des elections qui changeraient le bissnes a chaque fois il ressucite dons nous aussi on devrait connaitre la musique non

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