Abou Mazen insulte le Secrétaire d’Etat américain – et reçoit une pluie de dollars

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Par Michèle Mazel

Tout au long de la campagne électorale, le candidat Joe Biden et ses proches conseillers avaient affirmé qu’ils comptaient bien prendre le contrepied de la politique de l’administration Trump et renouer les contacts avec l’Autorité Palestinienne. 

Au nombre des mesures envisagées, la réouverture de la représentation de l’OLP à Washington et la reprise de l’assistance financière prodiguée du temps du président Obama et supprimée par son successeur.

Quinze jours à peine après l’entrée en fonction du Président Biden, le nouveau Secrétaire d’Etat Anthony Blinken a donc pris son téléphone et demandé à parler avec le chef de l’Autorité Palestinienne. Lequel a refusé sur le champ. Pas question pour lui de parler à un subalterne ; le président Mazen n’accepterait qu’un appel du président américain en personne.  

Il attend toujours ; pendant ce temps des efforts considérables sont déployés par les Américains pour trouver un haut dirigeant palestinien qui accepterait de parler à Anthony Blinken. Il faut dire que les dirigeants de Ramallah ne sont pas contents. Washington a fait savoir qu’il n’était pas question de revenir sur la décision prise par Trump, non seulement de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, mais encore de reconnaître la souveraineté israélienne sur la ville. Ils n’apprécient pas non plus la façon dont ils sont traités dans le rapport annuel sur la situation des droits de l’homme pays par pays que vient de publier le Département d’Etat.

On y évoque longuement les tortures infligées aux hommes d’affaires palestiniens qui avaient eu la témérité de se rendre à la conférence internationale tenue à Bahreïn en 2019 dans le cadre du volet économique de « l’Affaire du Siècle » – le plan de paix de Donald Trump.  

Il est aussi question des attaques terroristes contre les civils israéliens, des accusations sans fondement de certains dirigeants palestiniens soutenant que les Israéliens étaient responsables de la diffusion du Covid19.

Enfin le rapport souligne le discours antisémite de certaines autorités religieuses musulmanes qui vont jusqu’à propager la négation de la Shoah et à appeler de leurs vœux la disparition d’Israël. Quant au ministère de l’éducation,  il lui est reproché d’avoir donné à une cinquantaine d’établissements scolaires le nom de terroristes emprisonnés ou qualifiés de martyrs ; trois autres écoles portent fièrement le nom de collaborateurs nazis.

 Rassurez-vous,   ce ne sont pas ces atteintes aux droits de l’homme qui vont faire réfléchir les démocrates américains au pouvoir, pourtant bien chatouilleux sur ce qui se passe par exemple en Arabie saoudite.

L’équipe Biden a donc annoncé comme prévu qu’elle accordait 15 millions de dollars aux communautés palestiniennes « vulnérables » en Cisjordanie et à Gaza pour les aider à se battre contre les ravages de la pandémie due au covid-19.  Le lendemain, le président américain informait le Congrès qu’il comptait verser aux Palestiniens 75 millions de dollars,  pour contribuer au redressement de leur économie mais aussi pour « leur rendre confiance » dans ses intentions et démontrer sa bonne volonté.  La reprise des contributions à l’UNRWA ne serait plus qu’une affaire de quelques jours.    

Par Michèle Mazel

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