
Le Hezbollah utilise des Arabes Israéliens pour sa contrebande d’explosifs
Au cours des deux dernières semaines, les forces de sécurité israéliennes ont intercepté deux tentatives d’introduction clandestine d’explosifs en Israël. L’empreinte iranienne dans ces efforts était évidente. Dans le premier cas, signalé le 24 août, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté des citoyens arabes israéliens, en possession d’explosifs de type Claymore, dans la ville de Lod, au centre d’Israël. Les forces de sécurité ont identifié des indices clairs de liens directs avec le Hezbollah et une tentative de recruter des citoyens israéliens pour faire passer clandestinement les explosifs et les transférer vers des cellules terroristes ou des terroristes en Israël.
Dans le deuxième cas, signalé le 27 août, les garde frontières israéliens ont saisi deux gros explosifs, lors d’une tentative de passage clandestin de ceux-ci de Jordanie vers Israël. On essaie de découvrir si les explosifs sont arrivés d’Iran via la Syrie ou l’Irak.
Combien parviennent à passer ?
Le fait que les services israéliens aient pu dépister deux tentatives de contrebande d’explosifs en provenance d’Iran en peu de temps soulève la question suivante : combien d’efforts de contrebande sont passés secrètement ?
Les forces de sécurité israéliennes connaissent bien, depuis de nombreuses années, la route de contrebande qui s’étend du sud de la Syrie à la Jordanie. Il s’agit d’exploiter les routes du trafic de drogue qui impliquent également les autorités syriennes. Les Jordaniens luttent quotidiennement contre cette situation, considérant les efforts de contrebande de l’Iran et du Hezbollah comme une menace pour leur stabilité nationale. Il y a quelques mois, la Jordanie a mené une attaque contre des sites de production de drogue en Syrie.
Le Captagon, carburant de l’industrie syro-libanaise
Nous avons publié il y a deux ans un rapport détaillé sur l’industrie pharmaceutique dans le sud de la Syrie, soulignant que le Hezbollah pourrait creuser des tunnels le long de la frontière jordano-syrienne pour poursuivre ces activités de contrebande. Le lien entre le trafic de drogue et le trafic d’armes a une longue histoire.

Les incidents récents démontrent que ces armes ne sont pas seulement utilisées à des fins criminelles, mais aussi pour des activités terroristes. Tout cela fait partie d’un projet plus vaste de l’Iran visant à établir un contrôle sur le nord du Moyen-Orient, présentant un nouveau défi de sécurité pour Israël. Nous estimons que l’Iran introduit clandestinement en Israël et en Judée-Samarie, non seulement des explosifs et des armes à feu, mais aussi des pièces de roquettes et des composants d’armes plus avancées.
Trafic nuit et jour
Ces incidents, ainsi que les récentes provocations et attaques terroristes à la frontière libanaise et la montée du terrorisme en Judée-Samarie, renforcent la perception selon laquelle l’Iran travaille à plein régime pour réaliser sa vision, consistant à créer de multiples arènes contre Israël. Le soutien de l’Iran aux infrastructures terroristes, en termes d’argent, d’armes et d’idéologie, continue d’affluer malgré les sanctions occidentales.
Il existe encore un fossé entre la vision iranienne de plusieurs fronts contre Israël et sa mise en œuvre réelle. Les discussions en cours entre différentes factions – le Hamas, le Jihad islamique, le Hezbollah et l’Iran – sont évidentes. Les récents combats à Gaza et à Jénine ont montré que le chef du Hezbollah, Nasrallah, n’est pas pressé de sacrifier le Hezbollah pour mourir à la place des factions palestiniennes. Néanmoins, il réussit à créer des prétextes pour accroître les tensions à la frontière nord, où une perte de contrôle pourrait potentiellement conduire à un conflit sur plusieurs fronts.
Le Hezbollah combattra Israël jusqu’au dernier … Palestinien
La grande question est la suivante : quels sont les facteurs limitatifs ? Chaque fois que je suis à la frontière, je me demande pourquoi, malgré toutes les provocations et tensions récentes, la vie continue comme d’habitude. Voyager vers le Nord est sûr pour les touristes israéliens et étrangers, et les menaces ou les avertissements du gouvernement israélien contre le Hezbollah ont peu d’impact sur notre vie quotidienne. La « grande bataille » n’a-t-elle pas eu lieu parce qu’elle a échoué ou parce que le Hezbollah n’est pas vraiment intéressé à la mener à bien ?
Plusieurs contraintes potentielles peuvent être envisagées :
Il y a d’abord la question du gaz libanais. Une plate-forme de forage gazier est arrivée au Liban ce mois-ci et a commencé l’exploration. Bientôt, nous saurons si le gaz libanais peut créer une nouvelle équation de dissuasion. Si du gaz est découvert, cela pourrait signifier que le Liban aura quelque chose à perdre, ce qui pourrait créer une nouvelle pression sur le Hezbollah pour qu’il évite de prendre des risques. Quels que soient les résultats de l’exploration gazière, le Hezbollah, par l’intermédiaire de ses alliés au sein du gouvernement libanais, se prépare déjà à mettre la main sur les bénéfices.

Deuxièmement, après l’accord trouvé sur la frontière maritime, les parties entament désormais des négociations sur la frontière terrestre.
Cette question est bien plus complexe que la frontière maritime, car l’ONU exige essentiellement qu’Israël abandonne les citoyens israéliens vivant au nord de la Ligne bleue, dans le village de Ghajar.
Les Chrétiens libanais constituent-ils un rival ?
Si Israël se retire du nord de Ghajar et que les habitants y restent, le Hezbollah pourrait leur nuire. L’expérience de la frontière maritime montre que le Liban ne cherchera pas de compromis et que le Hezbollah menacera de guerre pour obtenir des résultats dans les négociations pour le Liban. Nasrallah a déjà précisé que « la résistance » faisait partie de la campagne.
En ce qui concerne la scène interne libanaise, nous assistons à la crise politique et économique actuelle et à l’apparent réveil des éléments chrétiens contre le Hezbollah.
Pourtant, il est actuellement impossible de considérer cela comme un frein, et peut-être même comme un catalyseur d’escalade, dans le sens où le Hezbollah aura le sentiment qu’il n’a rien à perdre.
Israël joue la montre
Quoi qu’il en soit, cette semaine a prouvé que les décideurs aux échelons militaires et politiques en Israël comprennent que les Iraniens poussent à une nouvelle crise au Moyen-Orient.
Hier, lors de ses réunions à l’ONU, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré que l’Iran poussait le Hezbollah à agir dans le nord.
Au cours de cette semaine critique, Israël investit des efforts sur la scène internationale en ce qui concerne le renouvellement du mandat de la FINUL le 31 août, les tentatives d’influencer les pourparlers américano-iraniens et la construction d’un vaste réseau de relations entre Israël et d’autres pays de la région et le monde.
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