La Turquie a proposé de procéder à une évacuation par mer des combattants piégés à Azovstal *
Les forces russes se retirent de Kharkiv, 2ᵉ grand revers après l’encerclement raté de Kyiv, face à la résistance ukrainienne acharnée.
Le village russe de Sereda dans la région de Belgorod aurait été la cible de bombardements ukrainiens, a rapporté TASS citant les déclarations du gouverneur régional sur Telegram dimanche matin.
Au moins une personne est blessée. Plus de 120 foyers russes de la région de Belgorod ont été restaurés, à la suite des bombardements ukrainiens, selon un rapport de TASS.
Les derniers développements en Ukraine montrent que les forces russes se sont retirées de Kharkiv en raison de la résistance ukrainienne, qui les a repoussées hors de cette place forte ,qu’ils ont essayé de conquérir depuis l’invasion le 24 février, soit bientôt 4 mois d’enlisement au nord-Est.
En revanche, les forces russes à Marioupol font encore face à de nombreux Ukrainiens piégés dans l’aciérie d’Azovstal.
L’Institut pour l’étude de la guerre a publié samedi que l’Ukraine semble avoir gagné la bataille de Kharkiv.
L’institut affirme qu’ils l’ont fait en empêchant les forces russes d’encercler ou de s’emparer de la ville, à l’instar de ce que les forces ukrainiennes ont fait à Kyiv. L’armée russe “a probablement décidé de se retirer complètement” de ses positions autour de la ville, indique leur rapport.
Après des semaines de siège et de bombardements russes, Marioupol est aux mains des Russes, mais des centaines de combattants ukrainiens résistent sous le feu nourri contre l’aciérie.
Environ 600 blessés étaient toujours à Azovstal samedi, a rapporté la Pravda citant un officier de police de l’usine.
Il a poursuivi en expliquant les mauvaises conditions à l’aciérie, où il y a “des conditions totalement insalubres” et qu’il y a “des soldats blessés sans membres qui sont allongés les uns à côté des autres, sans bras, sans jambes”. Sans médicaments, la salle d’opération est réduite à une table contre un mur où l’on opère des soldats blessés, sans anesthésie. Les soldats meurent en grand nombre dans l’aciérie à cause du manque de soins médicaux.
Une explosion cette semaine dans la ville portuaire méridionale de Marioupol en Ukraine. (crédit : Alexander Ermochenko/Reuters)
Zelensky a déclaré que des pourparlers complexes étaient en cours pour évacuer un grand nombre de soldats blessés des aciéries en échange de la libération des prisonniers de guerre russes
L’implication de la Turquie
La Turquie, membre de l’Otan, a proposé de procéder à une évacuation par mer des combattants blessés enfermés dans l’aciérie de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, a déclaré samedi le porte-parole du président Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin.
Kalin a déclaré à Reuters dans une interview qu’il avait personnellement discuté de la proposition avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, il y a deux semaines et qu’elle reste “sur la table”, bien que Moscou ne l’ait pas acceptée.
Selon ce plan, les personnes évacuées de la vaste usine sidérurgique d’Azovstal seraient emmenées par voie terrestre au port de Berdiansk, qui, comme Mariupol, se trouve sur la mer d’Azov et un navire turc les emmènerait à travers la mer Noire jusqu’à Istanbul, a-t-il dit.
“Si cela peut être fait de cette façon, nous sommes heureux de le faire. Nous sommes prêts. En fait, notre navire est prêt à partir et à emmener les soldats blessés et d’autres civils en Turquie”, a déclaré Kalin, qui est également le conseiller politique du chef de la diplomatie étrangère d’Erdogan.
L’Ukraine et la Russie n’ont pas immédiatement commenté la possibilité d’une évacuation par voie maritime.
Cependant, les forces russes ont bombardé samedi le village de Bleshnia dans l’oblast de Tchernihiv, ont rapporté les forces ukrainiennes, bien qu’aucune victime n’ait été signalée.
Les forces russes ont par ailleurs mis en place des systèmes anti-aériens sur l’île aux serpents dans la mer Noire le même jour, rapporte le Commandement opérationnel du sud de l’Ukraine, déclarant que les Russes « essaient de fournir une couverture contre d’éventuels dommages à sa flotte ».
Les bombardements russes détruisent environ 50 maisons par jour dans l’oblast de Louhansk, a écrit samedi le gouverneur régional sur Telegram.
L’Ukraine mène une contre-offensive dans l’Est
Les forces ukrainiennes ont lancé une contre-offensive près de la ville russe d’Izium dans l’est de l’Ukraine, a déclaré samedi un gouverneur régional, ce qui pourrait s’avérer un sérieux revers pour les plans de Moscou visant à capturer toute la région du Donbass.
Les forces russes ont concentré une grande partie de leur puissance de feu sur le Donbass dans une “deuxième phase” de leur invasion annoncée le 19 avril, après avoir échoué à atteindre la capitale Kyiv depuis le nord dans les premières semaines de la guerre.
Le maintien de la pression sur Izium et les lignes d’approvisionnement russes rendra plus difficile pour Moscou l’encerclement des troupes ukrainiennes aguerries sur le front oriental du Donbass.
La Russie forge de nouveaux partenariats face à la “guerre hybride totale” de l’Occident
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré samedi que Moscou était la cible d’une “guerre hybride totale” de l’Occident, mais résisterait aux sanctions en forgeant des partenariats plus approfondis avec la Chine, l’Inde et d’autres.
Dans un discours prononcé le 80e jour depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, Lavrov a souligné le barrage de sanctions imposées par l’Occident dans le but de présenter la Russie comme la cible, et non l’auteur, de l’agression.
“L’Occident dans son ensemble nous a déclaré une guerre hybride totale et il est difficile de prédire combien de temps tout cela va durer, mais il est clair que les conséquences seront ressenties par tout le monde, sans exception”, a-t-il déclaré.
“Nous avons tout fait pour éviter un affrontement direct – mais maintenant que le défi a été lancé, nous l’acceptons bien sûr. Nous ne sommes pas étrangers aux sanctions : elles ont presque toujours existé sous une forme ou une autre.”
Évacuations
Un convoi de 500 à 1 000 voitures a évacué samedi des personnes de Marioupol vers la ville de Zaporizhzhya, dans le sud-est du pays, a écrit Petro Andryushchenko, assistant du maire de Marioupol, sur Telegram.
Victimes
Les pertes russes, à la date de samedi 14 mai, s’élèvent à 27 200 hommes, 1 218 chars, 2 059 véhicules et réservoirs de carburant, 551 systèmes d’artillerie, 88 systèmes de défense antiaérienne, 163 hélicoptères, 200 avions et 13 bateaux.
Un commandant adjoint du régiment d’Azov a déclaré que les forces russes avaient perdu 6 000 hommes rien qu’à Marioupol.
Les forces russes ont tué 227 enfants depuis le début de l’invasion, selon des rapports militaires ukrainiens. Le rapport indique également que depuis fin février, la Russie a commis 11 439 crimes d’agression ou crimes de guerre en date de samedi.
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