Une faille dans le culte des « héros » de Gaza et de Ramallah ? Michèle Mazel

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Le terrorisme ne payerait-il plus chez les proches voisins d’Israël ?

On se souvient de l’euphorie qui avait marqué la fuite de six détenus d’une prison israélienne de haute sécurité, les articles dithyrambiques dans la presse arabe les portraits des « héros » affichés sur les murs.

Ils se feront tuer plutôt que de se laisser reprendre clamaient les commentateurs qui se succédaient sur les chaines arabes ; à Jenin, où se trouve aujourd’hui encore un grand camp de réfugiés bien que la ville se trouve à l’intérieur des territoires gouvernés par l’Autorité palestinienne, des djihadistes prudemment encagoulés parlaient de combats à mort contre les forces israéliennes qui viendraient y chercher l’un ou l’autre des évadés.

De fait, deux d’entre eux sont bien arrivés dans le camp. Pour une raison inconnue, ils ont été contraints d’en sortir et de se réfugier chez un sympathisant dans une autre partie de la ville.

L’Autorité Palestinienne s’en lave les mains

Las, « on » les a dénoncés et un commando israélien est venu les cueillir en douceur : après deux sommations ils sont sortis les mains levées.

De retour à la case prison, l’un d’eux vient de raconter aux enquêteurs israéliens que, sentant l’étau se refermer, ils avaient fait appel au premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, le suppliant de les mettre en sécurité de façon originale : tout simplement les enfermer dans une prison palestinienne où ils seraient à l’abri des incursions israéliennes.

Senior Fatah official Mohammed Shtayyeh gestures during a Palestinian leadership meeting in Ramallah, February 20, 2019. REUTERS/Mohamad Torokman

Leur requête a été rejetée sèchement. Evidemment, rien ne permet d’étayer cette information,  quoi qu’on ne voit pas très bien pourquoi le prisonnier l’aurait inventée.

Justement au même moment on apprend qu’un autre terroriste, lui, avait bien été mis en détention par le Hamas,  pour sa protection.

Le Hamas garantira t-il longtemps l’anonymat du tueur?

Il vient d’être remis en liberté. Cela s’est passé à Gaza ; il s’agit d’un membre du Jihad islamique. C’est lui qui a abattu à bout portant il y a six semaines Barel Hadaria Shmueli lors de violentes émeutes à la frontière.

Un haut fait salué par les réseaux sociaux palestiniens. Pourtant cette fois il n’y a pas eu le festival habituel autour du nouveau « héros ».

Pas de photo des dirigeants du Hamas l’embrassant chaleureusement ou du terroriste enveloppé du drapeau palestinien faisant le V de la victoire.

De fait, pas de cliché du tout. Mieux, le nom de ce « brave » n’a pas été révélé.

D’ailleurs il a immédiatement été entrainé dans un lieu tenu secret et mis en détention préventive comme il est dit plus haut.

C’est que l’on sait que les Israéliens ont bien l’intention de venger leur soldat et de régler son compte à l’assassin.

Le libéré sert-il de cobaye?

Si le Hamas a pris le risque de le remettre en liberté, c’est parce qu’il est convaincu qu’aucun détail n’a filtré sur l’identité de l’individu et qu’il peut donc rentrer chez lui sans crainte. On lui aurait conseillé, dit-on, de faire profil bas.

Pas sûr qu’il se sente vraiment en sécurité.  Israël a la mémoire longue et bien des sources d’information à l’intérieur de la Bande de Gaza.

Dans l’un et l’autre de ces cas, il s’agit d’un phénomène récent et plutôt étonnant. La crainte du gendarme serait-elle le commencement de la sagesse comme le veut l’expression populaire ?

Par Michèle Mazel

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