Prête à se damner pour les minorités?
« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. »
Cette citation attribuée à Lénine résonne étrangement aujourd’hui même si le capitalisme a depuis longtemps défait le communisme.
L’idéologie « Woke » que l’on s’en voudrait de traduire par « éclairée » touche essentiellement l’Amérique, que l’on peut encore qualifier de capitaliste.
Il est instructif d’examiner sous cet angle un récent incident intervenu lors de la visite de Kamala Harris à l’Université Georges Mason de la ville de Fairfax en Virginie, autrefois bastion des sudistes.
Elle a été interpellée par une étudiante qui reprochait à l’Amérique de soutenir Israël :
« il y a quelques jours à peine, des fonds ont été alloués pour continuer à soutenir Israël, ce qui me fait mal au cœur car il s’agit d’un génocide ethnique et d’un déplacement de population – le même qui s’est produit en Amérique .»
Que se passerait-il si …?
Madame Harris, on le sait, est la Vice-Présidente des Etats Unis et selon l’expression « A un battement de cœur de la présidence », puisque c’est elle qui prendrait les rênes de la première puissance du monde s’il arrivait quelque chose au président Joe Biden au cours de son mandat.
Israël, on le sait aussi, est l’allié des Etats-Unis, une alliance qui a le soutien des Républicains mais aussi des Démocrates, malgré l’hostilité de la frange extrémiste de ce parti.
La personne qui accuse cet allié de « génocide ethnique » et de « Déplacement de population » n’appartient ni à un parti ni à un autre.
La politique iranienne des Houtis est-elle justifiable?
Elle n’est d’ailleurs pas américaine ; elle se revendique d’origine iranienne et yéménite. L’Iran, c’est aussi bien connu, est en situation conflictuelle avec l’Amérique qui s’oppose à ses efforts pour obtenir l’arme nucléaire mais aussi à l’entreprise de déstabilisation et de terrorisme au Moyen Orient qu’elle poursuit avec ses « protégés » comme Hamas et le Hezbollah – et comme les Houthis au Yémen.
C’est avec des armes iraniennes que ces derniers attaquent l’Arabie saoudite, autre fidèle alliée des Américains.
On aurait pu s’attendre à ce que Madame Harris rejette avec fermeté ces accusations outrancières totalement dépourvues de fondements contre Israël, venant de quelqu’un se réclamant de deux ennemis de l’Amérique.
Or il n’en a rien été.
La peur-panique de la désapprobation d’autrui?
La Vice-Présidente américaine s’est déclarée ravie de voir la jeune étudiante s’exprimer, allant jusqu’à dire que sa parole, son point de vue et sa vérité devaient être entendus.
Ce n’est pas que Washington aie subitement changé de camp ou de politique.
Kamala Harris s’est conduite comme se conduisent trop souvent les professeurs dans nombre d’universités américaines. Confrontés à une prise de position gênante, présentée par la représentante d’une minorité quelconque, leur réaction immédiate est de sauver leur poste en refusant à tout prix la confrontation et en tentant de désamorcer la crise le plus vite possible pour éviter que l’étudiante ne porte l’affaire devant les autorités universitaires.
Oui mais voilà. Madame Harris est la Vice-Présidente des Etats Unis d’Amérique. En se dérobant à son devoir, en ne défendant pas la politique de son gouvernement, elle n’a pas seulement abandonné un allié fidèle : elle a surtout envoyé un bien inquiétant message de faiblesse.
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