Bennett : l’Iran est à un tournant et Israël agira

La position stratégique d’Israël se renforce

Le Premier ministre Naftali Bennett s’est adressé lundi à la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, alors qu’elle reprenait son débat annuel par les discours inauguraux des dirigeants mondiaux.

C’était la première fois que Bennett apparaissait au forum depuis qu’il est devenu Premier ministre cet été, ce qui en fait le premier discours qu’il prononce sur la scène mondiale à ce nouveau titre.

Dans son premier discours devant l’instance internationale, il a appelé la communauté internationale à s’unir contre l’Iran, accusant Téhéran de marcher vers le développement d’une arme nucléaire et menaçant d’agir seul si le monde n’agit pas.

Bennett a également profité de l’occasion pour présenter les efforts d’Israël pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Il a expliqué ce qu’il pense être une concentration réussie sur les vaccins et les rappels qui ont empêché un autreconfinement en Israël malgré l’émergence de la variante Delta.

Le monde n-e comprend que c’est lui qui est en danger

Il a également averti les pays de la planète que l’Iran est un danger pour le monde et que son programme nucléaire est à un tournant critique car « toutes les lignes rouges ont été franchies ». Il a ajouté que le terrorisme iranien menace non seulement Israël mais le monde parce que « partout où l’Iran s’impreigne, cet endroit échoue », et a averti que l’histoire a montré que « ce qui commence au Moyen-Orient ne s’arrête pas là ».

Avant le discours, ses associés ont déclaré qu’il prévoyait de dire que le démarrage du processus de paix avec les Palestiniens n’était pas envisageable bien qu’Israël soit prêt à prendre des mesures pour améliorer leurs conditions de vie et leur bien-être économique. Mais lors de son discours, il n’a pas évoqué le conflit palestino-israélien.

Bennett devait rencontrer le secrétaire général de l’ONU António Guterres à l’assemblée ainsi que l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU Linda Thomas-Greenfield.

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral du discours du Premier ministre Bennett devant l’Assemblée générale des Nations Unies :

Merci Monsieur le Président.

Distingués délégués,

Israël est un phare dans une mer agitée.

Israël ne se complaît pas dans la guerre

Un phare de la démocratie, diversifié par sa conception, innovant par nature et désireux de contribuer à apporter au monde – malgré le fait qu’il se trouve dans la région le plus difficile de la planète.

Nous sommes une ancienne nation, retournée à notre ancienne patrie, qui avons repris notre ancienne langue, restauré notre ancienne souveraineté.

Israël est un miracle du renouveau juif. Am Yisrael Chai – la nation d’Israël est vivante et l’État d’Israël en est le cœur battant.

Pendant trop longtemps, Israël a été défini par des guerres avec nos voisins. Mais ce n’est pas le but d’Israël. Ce n’est pas ce que fait le peuple d’Israël.

Les Israéliens ne se réveillent pas le matin en pensant au conflit. Les Israéliens veulent mener une bonne vie, prendre soin de nos familles et construire un monde meilleur pour nos enfants.

Reconnu ou non, le droit à l’autodéfense est une nécessité

Ce qui signifie que de temps en temps, nous devrons peut-être quitter notre travail, dire au revoir à nos familles et nous précipiter sur le champ de bataille pour défendre notre pays – tout comme mes amis et moi avons dû le faire nous-mêmes. Les Israéliens ne devraient pas avoir à être jugés pour cela (l’obligation de se défendre).

Les Israéliens se souviennent des horreurs sombres de notre passé, mais restent déterminés à regarder vers l’avenir, à construire un avenir meilleur.

Distingués délégués,

Il y a deux fléaux qui remettent en cause le tissu même de la société en ce moment : l’un est le coronavirus, qui a tué plus de 5 millions de personnes dans le monde ; l’autre a également secoué le monde tel que nous le connaissons – c’est la maladie de la polarisation politique.

Concentré contre deux fléaux : polarisation et virus

Le coronavirus et la polarisation peuvent éroder la confiance du public dans nos institutions, tous deux peuvent paralyser les nations. Si rien n’est fait, leurs effets sur la société peuvent être dévastateurs.

En Israël, nous avons affronté les deux, et plutôt que de les accepter comme une force de la nature, nous nous sommes levés, avons agi, et nous pouvons déjà voir l’horizon.

Dans un monde polarisé, où les algorithmes alimentent notre colère, les gens de droite et de gauche opèrent dans deux réalités distinctes, chacun dans sa propre bulle de médias sociaux, ils n’entendent que les voix qui confirment ce en quoi ils croient déjà.

Les gens finissent par se détester. Les sociétés se déchirent. Des Pays brisés de l’intérieur n’iront nulle part.

L’option de remettre à plat les discours idéologiques

En Israël, après quatre élections en deux ans, avec une cinquième qui se profilait, le peuple aspirait à un antidote : le calme. La Stabilité. Une tentative honnête de normalité politique.

L’inertie est toujours le choix le plus facile. Mais il y a des moments dans le temps où les dirigeants doivent prendre le volant un instant avant la falaise, faire face au risque et conduire le pays vers la sécurité.

Il y a environ cent jours, mes partenaires et moi avons formé un nouveau gouvernement en Israël, le gouvernement le plus diversifié de notre histoire. Ce qui a commencé comme un accident politique peut maintenant devenir un objectif. Et ce but est l’unité.

Redonner ses lettres de noblesse au débat talmudique

Aujourd’hui, nous nous asseyons ensemble, autour d’une table.

Nous nous parlons avec respect, nous agissons avec décence et nous portons un message : les choses peuvent être différentes.

Il est normal d’être en désaccord, il est normal – en fait vital – que des personnes différentes pensent différemment, il est même normal de se disputer.

Car un débat sain est un principe de base de la tradition juive et l’un des secrets du succès de la start-up nation. Ce que nous avons prouvé, c’est que même à l’ère des réseaux sociaux, on peut débattre, sans haine.

Corona : le modèle israélien à l’avant-garde

La deuxième grande maladie à laquelle nous sommes tous confrontés est le coronavirus, qui balaie le monde. Pour le surmonter, nous devrons faire de nouvelles découvertes, acquérir de nouvelles connaissances et réaliser de nouvelles percées.

Tout commence par la quête de la connaissance.

L’État d’Israël est en première ligne de la recherche de ce savoir vital. Nous avons développé un modèle qui fusionne la sagesse de la science avec le pouvoir de l’élaboration des politiques.

Le confinement est sans issue

Le modèle israélien repose sur trois principes directeurs :

Premièrement, le pays doit rester ouvert.

Nous avons tous payé un prix énorme, un prix économique, un prix physique et un prix émotionnel, en devant arrêter la vie en 2020 (confinement).

Pour ramener les économies à la croissance, les enfants à l’école et les parents au travail, les blocages, les restrictions, les quarantaines – ne peuvent pas fonctionner à long terme.

Notre modèle, plutôt que d’enfermer les gens en mode sommeil passif, les recrute dans l’effort. Par exemple, nous avons demandé à des familles israéliennes d’effectuer des tests à domicile pour leurs enfants afin que nous puissions conserver les écoles ouvertes – et en effet, les écoles sont restées ouvertes. Maintenant, je peux vous dire que nous allons distribuer des dizaines de ces autotests à tous les parents israéliens. Ils peuvent faire partie du combat.

Deuxième règle : vacciner tôt.

Dès le début, les Israéliens se sont vite fait vacciner. Nous sommes dans une course contre un virus mortel et nous devons essayer de le devancer.

En juillet, nous avons été les premiers à apprendre que l’immunisation des vaccins diminuait – ​​ce qui a entraîné une augmentation des cas Delta. C’est alors que mon gouvernement a décidé d’administrer une troisième dose de vaccin – le rappel – au public israélien.

C’était une décision difficile, étant donné qu’à l’époque la FDA ne l’avait pas encore approuvée. Israël était confronté au choix d’entraîner sa population dans une nouvelle série de blocages, de nuire davantage à notre économie et à notre société, ou de doubler les vaccins.

Nous avons choisi cette dernière solution. Les Israéliens été les pionniers du coup de rappel.

Deux mois plus tard, je peux affirmer que cela fonctionne : avec une troisième dose, vous êtes 7 fois plus protégé qu’avec deux doses, et 40 fois plus protégé que sans vaccin.

En conséquence, Israël est en passe d’échapper à la quatrième vague sans confinement, sans nuire davantage à notre économie. L’économie d’Israël est en croissance et le chômage est en baisse.

Je suis heureux que nos actions aient inspiré d’autres pays à suivre avec le rappel.

La troisième règle : s’adapter et se déplacer rapidement.

Nous avons formé un groupe de travail national qui se réunit tous les jours pour contourner la lenteur de la bureaucratie gouvernementale, prendre des décisions rapides et agir immédiatement.

L’essai et l’erreur sont la clé du mouvement. Chaque jour est un nouveau jour, avec de nouvelles données et de nouvelles décisions. Quand quelque chose fonctionne, nous le gardons. Quand ce n’est pas le cas, nous l’abandonnons et passons à autre chose.

Diriger un pays pendant une pandémie n’est pas seulement une question de santé. Il s’agit d’équilibrer soigneusement tous les aspects de la vie qui sont affectés par le Corona, en particulier les emplois et l’éducation.

Pandémie ou pas, le gouvernement doit décider

Bien que les médecins soient une contribution importante, ils ne peuvent pas être ceux qui dirigent l’initiative nationale. La seule personne qui a un bon point de vue sur toutes les considérations est le leader national d’un pays donné. Surtout, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour fournir aux gens les outils nécessaires pour protéger leur vie.

L’ancien texte juif, le Talmud, dit que « celui qui sauve une vie est comme s’il sauvait un monde entier », et c’est ce à quoi nous aspirons.

Distingués délégués,

Alors qu’Israël s’efforce de faire le bien, nous ne pouvons pas perdre de vue un seul instant ce qui se passe dans notre région.

Pendant ce temps, les milices terroristes nous harcèlent

Israël est littéralement encerclé par le Hezbollah, les milices chiites, le Jihad islamique et le Hamas. A nos frontières.

Ces groupes terroristes cherchent à dominer le Moyen-Orient et à répandre l’islam radical à travers le monde.

Qu’ont-ils tous en commun ?

Ils veulent tous détruire mon pays. Et ils sont tous soutenus par l’Iran. Ils obtiennent leur financement de l’Iran, ils reçoivent leur formation de l’Iran et ils obtiennent leurs armes de l’Iran.

L’Iran nucléaire terrorisera toutes les nations

Le grand objectif de l’Iran est clair comme de l’eau de roche pour quiconque veut ouvrir les yeux : l’Iran cherche à dominer la région – et cherche à le faire sous un parapluie nucléaire.

Au cours des trois dernières décennies, l’Iran a répandu son carnage et sa destruction dans tout le Moyen-Orient, pays après pays : le Liban. Irak. Syrie. Yémen. Et Gaza.

Là où Téhéran passe, l’économie tombe en ruines

Qu’est-ce que tous ces lieux ont en commun ?

Ils sont tous en train de s’effondrer. Leurs citoyens – sont affamés et souffrants. Leurs économies – s’effondrent.

Comme tout ce que touche Midas, le régime iranien a la « touche mollah ». Chaque endroit que l’Iran touche échoue.

Si vous pensez que la terreur iranienne est confinée à Israël, vous vous trompez. Rien que cette année, l’Iran a rendu opérationnelle une nouvelle unité terroriste meurtrière, une startup : des essaims de drones tueurs armés d’armes létales qui peuvent attaquer n’importe où et n’importe quand.

Une flotte de drones-tueurs

Ils prévoient de couvrir le ciel du Moyen-Orient avec cette force meurtrière.

L’Iran a déjà utilisé ces drones meurtriers – appelés Shahed 136 – pour attaquer l’Arabie saoudite, des cibles américaines en Irak et des navires civils en mer, dont le Mercer Street, tuant un Britannique et un Roumain.

L’Iran prévoit d’armer ses supplétifs au Yémen, en Irak, en Syrie et au Liban avec des centaines, puis des milliers de ces drones tueurs.

L’expérience nous dit que ce qui commence au Moyen-Orient ne s’arrête pas là.

Raïssi, l’exécuteur du peuple iranien

Distingués délégués,

En 1988, l’Iran a mis en place une « commission de la mort » qui a ordonné le meurtre de masse de 5 000 militants politiques.

Ils ont été pendus à des grues.

Cette « commission de la mort » était composée de quatre personnes. Ebrahim Raisi, le nouveau président iranien, était l’un d’entre eux.

Raisi a également supervisé le meurtre d’enfants iraniens. Son surnom est « le boucher de Téhéran« , parce que c’est exactement ce qu’il a fait – massacrer son propre peuple.

Heureux de massacrer en savourant des gâteaux à la crème

L’un des témoins de ce massacre a déclaré dans son témoignage que lorsque Raisi terminait une série de meurtres, il organisait une fête, empochant l’argent de ceux qu’il venait d’exécuter, puis s’asseyait pour manger des gâteaux à la crème.

Il a célébré le meurtre de son propre peuple, en dévorant des gâteaux à la crème. Et maintenant Raisi est le nouveau président de l’Iran.

Voilà à qui nous avons affaire.

Qu’est-ce que le « seuil » nucléaire?

Ces dernières années, l’Iran a fait un bond en avant majeur, dans sa R&D nucléaire, dans sa capacité de production et dans son enrichissement.

Le programme d’armes nucléaires de l’Iran est à un tournant (point critique). Toutes les lignes rouges ont été franchies.

Inspections – ignorées. Tous les vœux pieux – se sont avérés faux.

L’Iran viole les accords de garanties de l’AIEA – et il s’en sort. Il harcèle les inspecteurs et sabotent leurs enquêtes – et ils s’en tirent à bon compte.

Ils enrichissent l’uranium à hauteur de 60 %, ce qui est un pas en deçà du matériau de qualité militaire – et ils s’en tirent.

Israël sera dans l’obligation d’agir

Les preuves qui démontrent clairement les intentions de l’Iran d’avoir des armes nucléaires (exfiltrés par le Mossad, NDLR) des sites secrets à Turquzabad, Téhéran et Marivan – sont ignorées.

Le programme nucléaire iranien a atteint un tournant. Et notre tolérance aussi.

Les mots n’empêchent pas les centrifugeuses de tourner.

Il y a ceux dans le monde qui semblent considérer la poursuite de l’Iran d’armes nucléaires comme une réalité inévitable, ou ils en ont juste assez d’en entendre parler.

Israël n’a pas ce privilège. Nous ne nous lasserons pas. Nous ne permettrons pas à l’Iran d’acquérir une arme nucléaire.

Je veux vous dire quelque chose : l’Iran est beaucoup plus faible, beaucoup plus vulnérable qu’il n’y paraît.

Son économie est en train de couler, son régime est pourri et séparé de la jeune génération, son gouvernement corrompu ne parvient même pas à apporter de l’eau à de grandes parties du pays.

Plus ils sont faibles, plus ils deviennent extrémistes.

Si nous nous y impliquons, si nous voulons vraiment l’arrêter, si nous utilisons toute notre ingéniosité, nous pouvons l’emporter.

Et c’est ce que nous allons faire.

Israël est le bouclier qui permet la coopération avec le Golfe et l’Afrique

Mais tout n’est pas sombre au Moyen-Orient. A côté des tendances inquiétantes, il y a aussi des rayons de lumière.

Tout d’abord, les liens croissants qu’Israël tisse avec les pays arabes et musulmans.

Les liens qui ont commencé il y a 42 ans avec l’accord de paix historique d’Israël avec l‘Égypte, se sont poursuivis il y a 27 ans par l’accord de paix d’Israël avec la Jordanie, et encore plus récemment avec les « Accords d’Abraham » – qui ont normalisé nos relations avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc.

Ily en aura d’autres.

Durban, la conférence antisémite, a échoué

À l’âge mûr de 73 ans, de plus en plus de nations comprennent la valeur d’Israël et sa place unique dans le monde.

Certains amis sont à nos côtés depuis notre fondation. Les États-Unis d’Amérique sont un ami de longue date et de confiance d’Israël, comme nous l’avons vu, encore une fois, il y a quelques jours au Congrès.

Aux côtés de nos anciens amis, nous nous faisons de nouveaux amis – au Moyen-Orient et au-delà. La semaine dernière, cela s’est manifesté avec la défaite de la conférence raciste et antisémite de Durban.

Cette conférence était à l’origine destinée à être contre le racisme, mais au fil des ans s’est transformée en une conférence sur le racisme – contre Israël et le peuple juif.

Et le monde en a assez.

Je remercie les 38 pays (38 !) qui ont choisi la vérité plutôt que le mensonge et qui ont sauté la conférence.

Et à ces pays qui ont choisi de participer à cette farce, je dis : attaquer Israël ne vous rend pas moralement supérieur. Combattre la seule démocratie du Moyen-Orient ne vous « réveille pas ». Adopter des clichés sur Israël sans prendre la peine d’apprendre les faits de base, eh bien, c’est tout simplement paresseux.

Nous ouvrons de nouveaux horizons

Chaque État membre dans ce bâtiment a le choix. Ce n’est pas un choix politique, mais moral. C’est un choix entre l’obscurité et la lumière.

Des ténèbres qui persécutent les prisonniers politiques, assassinent des innocents, abusent des femmes et des minorités et cherchent à mettre fin au monde moderne tel que nous le connaissons.

Ou la lumière – qui recherche la liberté, la prospérité et les opportunités.

Au cours des 73 dernières années, l’État d’Israël – le peuple d’Israël – a accompli tant de choses malgré tant d’obstacles.

Et pourtant, je peux dire en toute confiance : nos meilleurs jours sont devant nous.

Israël est une nation de grand espoir, une nation qui a donné vie à l’héritage de la Torah dans l’Israël d’aujourd’hui, une nation à l’esprit inébranlable.

Un peu de lumière dissipe beaucoup d’obscurité.

Le phare parmi les mers agitées – se dresse haut, se dresse fort. Et sa lumière brille plus que jamais.

Merci.