Tout tueur évadé aussitôt transformé en Spaggiari
Il faut voir avec quel enthousiasme une certaine presse a salué la spectaculaire évasion lundi matin de six détenus de la prison Gilboa dans le nord d’Israël. Un établissement pénitentiaire réputé pourtant pour sa haute sécurité. Pourtant, le monde a connu des évasions tout aussi spectaculaires sinon davantage.
En France par exemple, par deux fois des prisonniers ont réussi à s’enfuir par hélicoptère, l’un « récupéré » à la Santé par sa femme et l’autre par des complices ayant braqué un pilote ; un commando de douze truands lourdement armés a mitraillé la centrale de Fresnes – on a relevé plus de 80 impacts de balles sur les murs – pour faciliter l’évasion d’un des leurs.
Redoine Faïd : Les enquêteurs devant la prison, après l’évasion de Redoine Faïd. PHOTOPQR/VOIX DU NORD/P. Pauchet/MAXPPP
Aux Etats Unis, on ne compte plus les films retraçant des évasions plus ou moins rocambolesques.
Seulement cette fois, c’est d’Israël qu’il s’agit. Pourquoi se priver de cette occasion de se moquer de l’Etat hébreu et de ses services de sécurité censés être tout-puissants ?
Photos et diagrammes à l’appui, l’événement donne lieu à de longs développements s’attardant sur la succession de failles qui a permis aux prisonniers de creuser pendant des mois un tunnel au nez et à la barbe des gardiens, puis de s’enfuir et de se fondre dans la nature, l’alerte n’ayant été donnée qu’avec un retard de plus de deux heures.
La glorification médiatique du terrorisme à son apogée
Bien sûr, les pays arabes exultent. A Gaza, la nouvelle a déclenché une explosion de joie. Les images – tirées de la presse israélienne – tournent en boucle sur toutes les chaines arabes; les commentateurs se succèdent, rivalisant d’emphase et de surenchère. Il n’est pas de superlatif qui manque pour décrire la bravoure des détenus et le caractère héroïque de leur fuite. On peut les comprendre. Non seulement « l’ennemi sioniste » pour certains, « l’Occupation » pour d’autres, plus rarement Israël, a été humilié, mais encore les évadés sont de valeureux « combattants de la liberté, militants du Fatah et du Jihad Islamique.
Un point sur lequel s’attardent moins les médias européens. C’est que les héros du jour sont en fait six terroristes purgeant de lourdes peines pour le meurtre de civils israéliens.
Le Jihad Islamique, parmi les plus radicaux de la planète
Des assassins ayant du sang sur les mains. Pour mémoire, le Jihad islamique palestinien n’a pas pour objectif la création d’un état palestinien à côté de l’état juif. Ce qu’il veut c’est la destruction d’Israël par le jihad et l’établissement d’un état islamique « sur toute la Palestine. » C’est la raison pour laquelle il est sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des États-Unis, de l’Union européenne, de l’Australie.
Les “exploits humanitaires” de Zubeidi
Zakaria Zbeide (Zubeidi), l’un des évadés, est un ancien commandant de la branche des Brigades des Martyrs d’Al Aksa de Jénine, ville dont il est originaire. Cette organisation a revendiqué notamment la responsabilité de dizaines d’attentats- suicides ; elle est aussi qualifiée de terroriste par l’Union Européenne, les Etats Unis, le Canada, le Japon et la Nouvelle Zélande.
Ofek
Si leur cavale se termine bien, ces six terroristes, auréolés de leur toute nouvelle gloire, pourront organiser de nouveaux attentats sanglants ; s’ils sont repris vivants, ils pourront bénéficier comme par le passé des conditions qu’Israël accorde aux militants détenus : télévision, téléphone, visite de proches, possibilité de poursuivre des études et d’obtenir des diplômes… et pourquoi pas, préparer une nouvelle tentative d’évasion.
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