Les habitants des implantations privés de glaces au chocolat ?

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Les habitants des implantations privés de glaces au chocolat ?

Par Michèle Mazel

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe – une bombe glacée pourrait-on dire – dans la chaleur caniculaire de ce mois de juillet.

Une grande marque de glaces vient d’annoncer qu’elle ne vendrait plus ses produits « dans les territoires occupés. »

Pour les dirigeants de Ramallah, cette décision, « légale et morale » est un véritable cadeau offert au peuple palestinien à l’occasion de la grande fête musulmane de l’Aïd al-Adha.

Sur le plan pratique pourtant , la mesure n’entrera en vigueur que dans 18 mois, soit au cœur de l’hiver 2023,  si toutefois les recours légaux et politiques diligentés aux Etats Unis et en Israël ne réussissent pas à la faire annuler.

Abbas boycotte les doses de vaccins

De plus la marque pourra continuer à commercialiser ses produits à l’intérieur d’Israël. Qu’importe ; cette occasion de réjouissance est la bienvenue dans l’Autonomie palestinienne ou le Covid19 fait des ravages.

On se souvient qu’Israël avait proposé en juin d’échanger un million de doses de vaccin, venant à expiration en août contre un nombre égal de doses que Ramallah doit recevoir fin octobre. Proposition rejetée avec indignation par Abou Mazen qui a accusé les Israéliens de vouloir leur refiler des vaccins bientôt périmés.

C’est avec la Corée du Sud, sans doute moins concernée par la santé de ses citoyens que Jérusalem a finalement fait l’échange.

Même Le Monde contraint de se distancier d’Abu Mazen

Et puis le président palestinien dont le mandat a expiré depuis longtemps et qui a annulé les élections qui devaient se tenir en mai, fait face à un mouvement de protestations sans précédent déclenché  par la mort de Nizar Banat, un opposant au régime mort en prison après une interpellation musclée par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne.

A man stands with his chest bared during clashes between Palestinian protesters and Palestinian security forces in the city of Ramallah in the occupied West Bank, on June 26, 2021, following a demonstration against the death of human rights activist Nizar Banat while in the custody of Palestinian Authority (PA) security forces earlier in the week. -. (Photo by ABBAS MOMANI / AFP)

Le mouvement ne faiblit pas malgré la violence de la répression :  Les rassemblements pacifiques sont réprimés, les téléphones portables ou appareils personnels, dont les gens se servent pour filmer ce que les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne font sur le terrain, sont confisqués. On observe des abus physiques, psychologiques : les coups, les bousculades, l’usage excessif de la force… Et du harcèlement sexuel. » selon une avocate des droits de l’homme citée par Le Monde du 5 Juillet.

Le quotidien, qui d’ordinaire réserve ses flèches les plus acérées à Israël, a d’ailleurs consacré le même jour un éditorial vengeur au « Déshonneur de Mahmoud Abbas. »

Ce dernier ne s’en est guère ému. Au passage, ses forces de sécurité ont arrêté un chanteur populaire coupable de s’être produit « devant des prostituées et des colons » dans la ville d’Ariel.

Personne ne dit que les Palestiniens sont aussi privés de dessert

C’est en vain que le malheureux a proclamé son innocence : l’évènement avait été organisé à l’occasion de la fête pour les ouvriers palestiniens qui y travaillent. Car si le BDS se réjouit de la future interdiction de vendre des glaces d’une certaine marque dans les implantations, il se garde de mentionner que des dizaines de milliers d’ouvriers palestiniens viennent y travailler quotidiennement, apportant à leurs familles le gagne-pain qui fait cruellement défaut dans les territoires où le chômage prend de l’ampleur.

D’ailleurs plus de cent mille palestiniens passent chaque jour la frontière pour chercher du travail.

Par Michèle Mazel

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