Biden s’oppose à Bennett sur la légalisation des implantations

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Biden s’oppose à la légalisation des avant-postes de Judée-Samarie comme Evyatar

La tension monte avant le voyage prévu de Bennett à Washington.

Un homme dans l'avant-poste d'Evyatar (Crédit photo : MARC ISRAEL SELLEM)
Un homme devant l’avant-poste d’Evyatar
(crédit photo : MARC ISRAEL SELLEM)

L’administration Biden s’oppose à la création d’avant-postes des résidents judéo-samaritains, comme  Evyatar. Le Premier ministre  Naftali Bennett  s’est engagé à procéder à la la légalisation, pour éviter une évacuation violente et forcée du site. Après examen du cadastre, une yeshiva devrait s’y élever.

« Je continuerai de souligner que nous pensons qu’il est essentiel de s’abstenir de toute mesure unilatérale qui exacerberait les tensions ou saperait les efforts visant à promouvoir l’égalité, les libertés, la sécurité et la prospérité, ainsi qu’une solution négociée à deux États », a recommandé Jalina Porter, porte-parole adjointe du département d’État américain.

« Et cela inclurait l’établissement d’avant-postes illégaux même en vertu de la loi israélienne. »

Les propos de Porter ont mis en évidence la tension sous-jacente qui existe entre le gouvernement Bennett et l’administration Biden en ce qui concerne les activités de développement sioniste.

[NDLR : on voit que l’Etat démocrate américain nie la souveraineté d’Israël sur ses propres corpus de lois, jugés « illégaux », ce qui est un comble!].

Les anciens présidents américains, à l’exception de Donald Trump, se sont opposés à la construction d’avant-postes sur une terre-sans-maître, et ont appelé Israël à les supprimer.

Porter s’est exprimé à la suite d’un accord conclu mercredi entre les résidents d’Evyatar et le gouvernement pour l’évacuation volontaire de 53 familles et de dizaines de militants du site d’Evyatar d’ici vendredi à 16 heures. L’avant-poste a été construit en mai à la suite de l’attaque terroriste au carrefour de Tapuah. qui a coûté la vie à Yehuda Guetta, 19 ans.

L’accord marque la mesure la plus importante que Bennett ait prise en ce qui concerne l’activité des implantations depuis qu’il a prêté serment le mois dernier. Cela précède une visite prévue de Bennett à Washington cet été, peut-être ce mois-ci.

L’accord stipule qu’une fois les résidents partis, une base militaire sera placée sur le site, surplombant la route 5050 près de la jonction Tapuah, objet d’attaques terroristes sauvages.

L’Administration civile examinera ensuite la possibilité de transformer sa classification officielle de terrain d’arpentage en terrain domanial. Si la portion est délimitée comme terrain appartenant à l’État, une yeshiva sera construite sur le site et le gouvernement s’apprêtera à légaliser la zone. En attendant, les bâtiments qui y ont été construits demeureront.

On ne sait pas si Evyatar serait finalement reconnu comme une implantation entièrement nouvelle ou comme un quartier de Kfar Tapuah, situé de l’autre côté de la jonction d’Evyatar.

Le document officiel décrivant les termes de l’accord parlait ainsi du processus de légalisation :

« Dès que possible après l’achèvement des procédures foncières et de planification requises, dans la mesure du possible, et sous réserve de toutes les approbations gouvernementales nécessaires, l’État autorisera une présence civile permanente sur le site. Sa nature exacte sera déterminée en coordination entre le Premier ministre, le ministre de la Défense et le chef du Conseil régional de Samarie.

L’initiative d’Evyatar a été menée par le Conseil régional de Samarie et le mouvement Nahala. Ces organisations la saluent comme un signe de victoire qui souligne la force de l’amour sioniste pour la Terre d’Israël.

Ses partisans et ses opposants se divisent en camps retranchés de la droite et de la gauche, de sorte que la coalition et l’opposition étaient divisées sur la question. Yamina s’est prononcée en faveur, tandis que le Meretz s’y est opposé.

Le député Yair Golan (Meretz) a déclaré à Radio 103FM que « Bennett ne comprend pas que cet accord de compromis est principalement mauvais pour lui, quoi qu’il arrive, chaque mois maintenant, il y aura un nouvel Evyatar.

« Une fois qu’on montre de la faiblesse, le même événement peut se reproduire encore et encore. »

Le leader du Shas, Aryeh Deri, a déclaré qu’il espérait qu’Evyatar était en fait le début d’une nouvelle vague de développement des implantations.

« J’espère que ce n’est que la première implantation d’une chaîne de développement de constructions », a tweeté Deri. Il a remercié l’aile gauche de la coalition, comme le Meretz et Ra’am, pour avoir mis de côté leur idéologie afin de permettre l’arrangement.

Le président du Conseil de Yesha, David Elhayani, a déclaré au Jerusalem Post que l’accord était essentiel dans l’histoire du mouvement des implantations.

« Sans cela, hier à 6 heures du matin, les enfants et leurs parents auraient été évacués d’Evyatar. Qu’est-ce qui est préférable : voir une yeshiva puis de nouvelles constructions, ou des scènes de démolition ? a t-il demandé.

Elhayani, qui a quitté le Likoud pour soutenir le Parti Nouvel Espoir, qui fait partie de la coalition, a déclaré qu’il pensait que Bennett respecterait les termes de l’accord.

L’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu n’aurait jamais conclu un tel accord, a déclaré Elhayani, qui ne lui a jamais pardonné d’être revenu sur sa promesse d’appliquer la souveraineté aux implantations de Judée-Samarie.

Avant de quitter ses fonctions, Netanyahu avait parlé de son soutien à l’autorisation d’Evyatar, mais Elhayani a noté qu’il n’avait rien fait pour cela depuis qu’il est devenu chef de l’opposition.

« Avez-vous vu Netanyahu visiter Evyatar ou en parler ? a demandé rhétoriquement Elhayani. « Netanyahu est resté silencieux (sur le sujet). »

Si Netanyahu avait été au pouvoir, il n’aurait jamais conclu cet accord, et s’il l’avait fait, il ne l’aurait pas tenu, a déclaré Elhayani.

Malgré l’accord, les tensions sont restées vives en Judée-Samarie en ce qui concerne Evyatar. Le bureau du chef du conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, a rapporté jeudi que la police lui avait assigné un agent de sécurité, à la lumière des menaces proférées contre lui par des Palestiniens, à la suite de l’accord.

Les opposants à l’accord, y compris les villages de Yatma et Beita, qui revendiquent la propriété de l’espace (NDLR : jusqu’à Haïfa!), ont demandé au procureur général Avichai Mandelblit de l’invalider.

Par ailleurs, l’administration Biden s’est également prononcée mardi contre la démolition israélienne d’un magasin palestinien dans le quartier de Silwan à l’Est de la capitale Jérusalem. Ces travaux d’aménagement ont déclenché des échauffourées entre la police et les manifestants. Ils ont accusé les autorités « d’application discriminatoire » des permis de construire dans la ville sainte.

Le magasin est l’une des huit propriétés au moins qui, selon les résidents, devaient être démolies. Les habitants disent que beaucoup sont là depuis des décennies, même avant 1967. Les autorités ont réservé le terrain pour y aménager un parc et disent que les magasins et les maisons ont été construits illégalement.

Porter a déclaré que les États-Unis avaient « vu des informations selon lesquelles certaines familles composées d’environ 50 Palestiniens ont reçu l’ordre de démolir leurs maisons ». Elle a dit que lorsque les États-Unis s’opposent aux mesures unilatérales israéliennes, cela inclut de telles « démolitions »

[NDLR : Le Département voudrait ainsi exproprier proprement l’Etat d’Israël de toute juridiction israélienne et bannir la notion même de « souveraineté » au cœur de sa propre capitale, que les Etats-Unis ont pourtant reconnue comme telle].

Reuters a contribué à ce reportage

jpost.com

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