Terrorisme à Rambouillet : le tunisien Jamel Gorchene n’est pas un loup solitaire

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By Nicolas Beau -26 avril 2021

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Originaire de M’saken en Tunisie où il a été endoctriné par un imam salafiste, Bechir Ben Hassen, le terroriste de Rambouillet, Jamel Gorchene n’a pas surgi de nulle part ! 

Quel processus, s’interroge le très docte quotidien « le Monde, a conduit Jamel Gorchene, un Tunisien de 36 ans arrivé clandestinement en France en 2009, à assassiner une adjointe administrative du commissariat de Rambouillet (Yvelines), le 23 avril ? Quels ressorts ont fait basculer  « ce chauffeur-livreur sans histoire » dans la dérive meurtrière? « Troubles de personnalité », failles psychologiques », « profil énigmatique ». À en croire les déclarations publiques des experts des services anti terroristes, Jamel Gorchene serait un loup solitaire, du genre déprimé, mais sans réseaux ni visibilité. Nous ne sommes pourtant pas obligés de croire sur parole à cette présentation angélique d’un terroriste à l’allure d’un « chauffeur livreur sans histoire ».

La radicalisation progressive du terroriste de Rambouillet n’a rien à voir avec le story telling qu’on nous impose.même si son parcours a échappé, semble-t-il, à tous les radars anti terroristes. Plus grave encore, aucune coopération n’a véritablement fonctionné entre les services français et tunisiens qui aurait pu permettre de repérer les dérives de Jamel Gorchene.

Mohamed Salmin Bouhlel,: 86 morts, plus de deux cent blessés

Deux amis d’enfance

Lors de son arrivée sur le territoire français en 2009, le jeune tunisien rejoint Mohamed Lahouaiej Bouhlel, installé à Nice depuis cinq ans et qui sera l’auteur du terrible attentat de 2016 (86 morts). Ce sont des amis d’enfance du même age, originaires l’un et l’autre de la ville de M’Saken en Tunisie. La région niçoise est en effet une terre d’émigration privilégiée pour les Tunisiens de cette grande banlieue de Sousse. 

En 2020, un autre Tunisien âgé lui d’une vingtaine d’années et originaire de Sfax, assassine trois personnes en perpétrant un attentat à la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice toujours. Dix jours plus tôt, une vidéo était diffusée sur Facebook, prêchant en arabe la décapitation de tous ceux qui offensent le prophète Mahomet. L’auteur? Un certain Bechir Ben Hassen, l’Imam de M’sakem, qui a vécu en France entre 2016 et 2020.

 Béchir Ben Hassen, la matrice

Imam populiste, proche de l’Arabie Saoudite , Béchir Ben Hassen aura formé à un Islam salafiste les deux apprentis terroristes.  Né à Msaken comme eux, ce religieux n’a rien d’un tueur, mais il est bien un notable au discours rigoriste qui prêche sur la chaine qatarie El Djazira. Lors de l’arrivée au pouvoir des islamistes après 2011, ce fondamentaliste soutient le mouvement Ennhadha et encadre, par des prêches enflammés, une jeunesse en voie de radicalisation qu’il faut contenir. « Cet Imam piétiste, explique un universitaire,  tentait comme d’autres d’amortir le choc provoqué par l’islamisation du pouvoir et de la société ». .
Ce notable pieux n’a cessé de multiplier les allers et retours entre la Tunisie, le Maroc et la France. Béchir Ben Hassen a étudié à l’Institut d’Oum Al Qura à la Mecque, ainsi qu’à l’Université Américaine internationale de théologie islamique avant de suivre des cycles de formations au Centre Islamique et culturel de Bruxelles. Installé quelque temps au Maroc où il fait de la prison, le Cheikh Béchir Ben Hassen rentre finalement dans son pays en 2014 après avoir passé neuf mois en détention en France en raison d’une plainte déposée par son épouse française pour avoir kidnappé ses enfants.

Al-karama à la manoeuvre

Lorsqu’en 2015, le vent est moins favorable aux islamistes tunisiens après l’élection de Beji Caïd Essebsi, l’Imam est  renvoyé de la mosquée de M’sakem. Après quatre ans passés à nouveau en France, il revient en Tunisie retrouve les clés du lieu de prière. C’est le moment où ses amis d’Ennahdha et leurs alliés d’ « Al Karama » forment le gouvernement. Le fait qu’il ait pris pour avocat Maitre Seifeddine Maklhouf, le chef du groupe Al-Karama, lui  permet d’asseoir encore d’avantage son influence. 
En pleine épidémie de Covid, l’Imam conseille aux fidèles de s’immuniser en s’arrosant avec un peu d’eau et l’aide d’Allah. Or c’est ce notable porteur d’un Islam rétrograde que Jamel Gorchene consulte en février dernier lorsque, muni enfin de papiers français, il séjourne quelque temps en Tunisie dans sa banlieue de Sousse.

Déclarations embarrassées 

Une certitude, Jamel Gorchene, citoyen tunisien, en pinçait pour  « Al-Karama » et ses prédicateurs réactionnaires, tout comme une masse de jeunes islamistes énervés qui trouvent bien trop mous les Frères Musulmans d’Ennahdha au pouvoir depuis dix ans.

Après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty en octobre 2020, un des députés d’Al-Karama, bienveillant avec Daech et connu pour ses positions hostiles à la France, Rached Khiari, avait en effet justifié, à travers un post, l’opération terroriste. L’élu qui est aussi enseignant avait montré à ses élèves les caricatures dégradantes du prophète Mohamed, en assurant que « l’atteinte au prophète est le plus grand des crimes et que celui qui ose le faire doit en assumer les conséquences qu’il soit un Etat, un groupe ou une personne » ! Le Parquet de Tunis avait ouvert une enquête.

Interrogé par Mondafrique sur les liens du terroriste avec sa mouvance, l’ancien bloggeur et aujourd’hui député d’Al-Karama, Maher Zid, répond de façon assez embarrassée: « Nous ne sommes pas un véritable parti, personne n’est vraiment partie prenante de notre organisation ». Les déclarations de Rached Khiari ne provoquent chez lui  » aucun souvenir ». Et de botter en touche en suspectant les autorités françaises d’avoir pu organiser une telle mise en scène macabre. « Il arrive que des services de renseignement organisent de tels attentats pour détourner l’attention de l’opinion publique lorsqu’ils sont déstabilisés ». Et le même Maher Zid d’ajouter: « Al Karama n’a donné aucun ordre d’assassiner cette fonctionnaire de police ». Cela va encore mieux en le disant !

De là à penser que la mouvance d’Al-Karama ait armé les assassins en France, il y aurait un pas à ne pas franchir. Pour autant, une coopération entre services de sécurité tunisien et français aurait évité utilement quelques drames ! De cet échec, personne ne veut parler.

mondafrique.com

L’égorgeur de Rambouillet est bien un disciple des makhlouf, Jawadi et Affess

Tapez ce nom Jamel Gorchene , cet horrible lâche qui a égorgé par-derrière une mère française qu’il ne connait ni d’Adam ni d’Eve . Faites le tour de son mur.

Vous verrez défiler le cheikh Msaknien à l’origine de son lavage de cerveau à l’acide, puis les makhlouf, Jawadi, le khiari, le syndicaliste de l’assemblée, ceux en charge du rinçage qi’il érige en héros et canaliseurs de sa haine pour la Zaghrata bentou Lahab.

Et puis vous verrez l’entretien relais de ses conservateurs en monstre de la nébuleuse terroriste : les dou3ates, les sahihayns Moslem et Boukhari, les prières pour sa mère , ses frères et ses soeurs et le bonheur…Et même Jean Luc Mélenchon dans deux vidéos ou ce dernier dénonce l’islamophobie des dirigeants français.

L’agitateur

Selon les papiers d’identité retrouvés sur lui, Jamel G. était un ressortissant tunisien de 36 ans. Originaire de la région de Sousse, de la ville de Msaken plus précisément ,  dans l’est de la Tunisie, il était arrivé en France en 2009 et avait bénéficié en 2019 d’une autorisation exceptionnelle de séjour salarié, puis d’une carte de séjour en décembre 2020, valable jusqu’en décembre 2021, selon le Parquet national antiterroriste.

Il était inconnu des services de police et de renseignements, ont confirmé plusieurs sources policières à l’AFP. Selon une source proche de l’enquête, il vivait depuis quelques années dans une maison excentrée de Rambouillet et avait résidé auparavant dans le Val-de-Marne. L’un de ses anciens voisins, interrogé par l’AFP, qui l’a connu à cette adresse deux mois en 2017, se souvient d’un homme «musulman» mais «pas pratiquant», vivant seul et travaillant dans le bâtiment.

Sur les réseaux sociaux se dessine le profil d’un trentenaire aimant les activités de plein air. Pendant plusieurs années, ses posts publics sont consacrés en nombre à la dénonciation de l’islamophobie ou des propos de personnalités comme Eric Zemmour.

Mais à partir d’avril 2020, au moment du confinement, il ne publie plus que de pieuses prières et des versets coraniques. Le 24 octobre 2020, huit jours après l’assassinat du professeur de collège Samuel Paty par un islamiste, il change sa photo de profil et rejoint une campagne intitulée «Respectez Mohamed prophète de Dieu».

Il partageait quotidiennement des publications islamiques et faisait l’éloge de prédicateurs radicaux tout en haïssant la France pour ses caricatures“, remarque un internaute sur Twitter.

On y trouve aussi des publications faisant l’éloge des makhlouf, Jawadi , karkhari et Affess ( illustrations ci-dessus et dessous ) 

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