Palestiniens: bien plus à gagner à une intifada qu’à des élections honnêtes

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Israeli border police clash with Palestinians outside Damascus Gate in Jerusalem’s Old City, April 15, 2021. Photo by Jamal Awad/

Subrepticement, les Palestiniens de Jérusalem et Arabes de Jaffa se sont lancés sur Tik-Tok à une nouvelle « guerre sainte » : harceler et humilier des gosses haredim isolés, comme une cible plus facile qu’un soldat en armes à une porte de Jérusalem. Les échauffourées sont montées en puissance dans les rues, entre police et « insurgés » et, rapidement, les groupes terroristes aux ordres et/ou « incontrôlés » à dessein par le Hamas à Gaza ont pris la suite en faisant tonner leurs « orgues de Staline » : les tirs de missiles par volée de quarantaine (compte logique en période de Coronavirus).

Il est difficile de démêler l’écheveau et comme chaque fois, on s’interroge, à propos de la poule et de l’œuf, des intérêts politico-terroristes bien compris, avec des mots d’ordre convoyés par des moyens clandestins, ou de la violence spontanée des jeunes arabes racistes et antisémites envers les étudiants religieux des Yeshivot, « qui a commencé le premier », comme dit l’adage de cour de récréation. On a mis le premier sang sur le compte du passage à tabac par deux ou plusieurs Arabes, du Rabbin Eliyahu Mali à Jaffa, qu’un journaliste arabe incendiaire sur I24News, Amir Badran a traité de « colon » à Jaffa! Ou du moins, qu’il venait à Jaffa développer les thèses en vigueur à Kiryat Arba (7.272 habitants), près de Hébron, où 400 à 450 Juifs survivent, protégés par l’armée, face à 100.000 Islamistes radicaux, considérés parmi les plus « durs » (clan Hamas des Qawasmeh, kidnappeurs et tueurs d’adolescents juifs en 2014, par exemple) de toute la Cisjordanie arabe. Les 2 agresseurs ont été relâchés, un peu à la française, « faute de preuves d’implication nationaliste »! Vous pouvez vous faire tabasser parce que Juif ou Rabbin repéré pour ses positions idéologiques un peu raides (la fameuse liberté de pensée musulmane), si les agresseurs ne sont pas encartés au Hamas ou au Fatah, c’est un peu l’équivalent d’une bouffée délirante rue Vaucouleurs à Paris…

La chasse aux religieux juifs de la part des Arabes israéliens ou résidents palestiniens de Jérusalem semble une nouvelle preuve de la créativité à motivation terroriste des Palestiniens. Des indices laissent penser que le mouvement islamiste extrémiste clandestin appelé al-Mourabitun serait à l’origine des troubles. Ils maintiennent des cellules souterraines à Jérusalem-Est et une présence à Jaffa, un autre foyer de la flambée. Les liens avec le mouvement Islamique du Nord d’Israël, avec l’agitation pro-turque à Jérusalem, globalement liée au mouvement des Frères Musulmans, renforcent les motivations extrémistes de ce soulèvement qui n’a vraisemblablement rien de si « spontané ». Les jeunes religieux des quartiers enclavés de Mea Shearim, jusqu’à un certain point, refusent leur insertion dans l’armée et ne perçoivent pas la défense physique de leur vie comme une priorité à laquelle consacrer du temps d’entraînement… Les clivages sociaux les situent donc parmi les « maillons faibles » immédiatement disponibles, par rapport à une société globalement militarisée et bâtie sur le principe de l’autodéfense (Krav Maga, armement, conscription, etc.). Les disputes post-électorales d’égos, devant la Knesset devenue ingérable, les ponts d’or à Ra’am et Mansour Abbas, font le reste.

La surenchère par voie de missiles, venue de Gaza s’entend surtout comme pour pallier le risque que la campagne électorale et le soi-disant bras de fer entre Hamas et Fatah dans les urnes aille à son terme, au prétexte qu’Israël ne souhaiterait pas que les résidents arabes de Jérusalem dit « Est » puissent participer. Car cela correspondrait à une admission implicite, de facto, qu’une partie de la ville serait « palestinienne » et l’autre « israélienne ». Cela dit, on pourrait vraisemblablement laisser une population s’exprimer sur ses préférences par les urnes tout en conservant le contrôle sécuritaire et donc territorial sur une « enclave ». Mais ils ne deviendront jamais  » citoyens israéliens ». Quoi qu’il en soit, Israël ne s’est pas officiellement exprimé sur ce point. Comme toujours, les groupements Hamas et Fatah, terroristes dans l’âme comme dans les actes, ont interprété ce silence comme il leur chante, c’est-à-dire avec violence.

Car il semble bien que le véritable danger, pour l’un comme pour l’autre, n’est pas tant que les Yerosolomitains arabes s’expriment, que le fait que les clans doivent se répartir le pouvoir, ou simplement, comme en 2006, que ce soit le Hamas qui l’emporte. Incapables de s’entendre sur la forme de gouvernance, le partage des missions parlementaires, présidentielles et sécuritaires (y compris avec Israël concernant le Fatah, pour sa propre survie), la forme islamiste ou plus ouverte de l’application des règles… Il est plus profitable à l’un et l’autre de sembler s’entendre superficiellement pour diriger les violen*ces contre Israël, autour d’un motif religieux de « reconquête » de la capitale concédée l’an dernier par Donald Trump, que de devoir affronter un processus de « démocratisation », impossible pour les Islamistes comme pour les corrompus.

La véritable origine du processus d’Oslo était le désir de Yasser Arafat de venir reprendre, d’une main de fer, la bride relâchée autour du cou des insurgés de la 1ère Intifada, où a pu émerger et s’affirmer le Hamas, à partir de 1987. Malgré la présence du Tanzim Marwan Barghouti, l’OLP n’a pu assurer sa dominance sur les territoires et Arafat s’est présenté à Oslo comme « l’homme providentiel » faisant gagner la « paix » » aux uns comme aux autres. Mais c’est d’abord de paix intra-palestinienne dont il a toujours été question, au grand dam des signataires israéliens, le naïf panier percé Shimon Peres et le très contrarié Itzhak Rabin, ni n’a jamais concédé un pouce à l’idée « d’Etat Palestinien », contrairement à son pousse-au-crime Peres, mais plutôt une autonomisation des villes palestiniennes sous l’égide de notables arabes dignes de confiance…

Le Hamas, d’obédience turco-qataro-iranienne est fondamentalement un mouvement subversif, alors que l’OLP a perdu la maîtrise de la terreur à Entebbe, puis lors des deux Intifadas précédentes. Il ne pourrait y avoir de « partage du pouvoir » qu’à couteaux tirés et ce n’est pas une formule de rhétorique. Les éventuels pacificateurs de la « rue arabe », si l’on pense à un outsider comme Mohamed Dahlan, chassé par le Hamas de Gaza en 2007 et de Cisjordanie en 2011 par son « mentor » Mahmoud Abbas, sont encore bien trop loin du compte, malgré la puissance financière et militaire de leurs parrains comme les Emirats.

Rappelons que lorsqu’a éclaté l’opération « Gardiens de nos frères », en Juin 2014, pour retrouver les 3 adolescents kidnappés, qu’on ne savait pas encore assassinés, et juste avant « Tzuk Eitan », Hamas et Fatah étaient soi-disant en plein processus de « réconciliation ». C’est parce qu’une faction « turque » du Hamas (Saleh El Arouri) ne s’est pas reconnu dans les démarches de la direction à Gaza, à laquelle s’opposait également la faction Ez Ed-Din al Qassam de Mohamed Deif et Marwan Issa, que la guerre a éclaté.

A un mois à peine de prétendues élections, qui sont sorties du chapeau pour faire plaisir au grand dadet naïf de Washington, mais qui sont pratiquement irréalisables, il est préférable pour Abbas comme pour Sinwar de faire porter la culpabilité de l’échec de ce processus « démocratique » à « l’intransigeance » d’Israël plutôt qu’aux dissensions claniques internes qui mènent l’ensemble des Arabo-« palestiniens » à la catastrophe sur une bonne centaine d’années et pour encore plusieurs générations…

C’est donc la situation d’impasse de la « cause palestinienne » qui génère ces soubresauts, en s’emparant de la question religieuse de « Jérusalem- Al Quds », qui n’est partageable, ni entre Israéliens et Palestiniens -échec de Camp David, on ne nous y reprendra pas-, ni entre bandes rivales arabes (turques, jordaniennes, saoudiennes, rammaliennes ou gazaouites, et tutti quanti) pour finir par ne proposer ni nouvelle gouvernance à Ramallah et Gaza, ni entente cordiale en vue d’établir un autre front commun que dans une situation de chaos partagé face à l’entité honnie : le rejet du voisinage d’Israël.

« Ce qui fut sera, Ce qui s’est fait se refera, Et il n’y a Rien de nouveau sous le Soleil (Qohelet, 1, 9)

Par Marc Brzustowski

2 commentaires

  1. Excellente analyse, mais inaudible aux assourdis volontaires fallastinolâtres et autres crétins inutiles.

  2. Bravo pour votre analyse réaliste. En golah, le peuple juif a été souvent pris entre deux feux servant d’alibi pour les camps en opposition. Cela se produit aussi en Israel. Mais il existe une différence fondamentale entre ces deux situations: aujourd’hui nous sommes souverains sur notre terre.

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