
L’EMF se présente comme laïque, mais sa candidate est voilée. Et l’association tient chaque année un stand à la Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF) du Bourget. Étudiants, professeurs, personne n’a rien vu venir. « À l’université d’Orléans, la religion était un non-sujet : il y a des filles voilées, mais je n’ai jamais entendu parler de tensions confessionnelles », raconte un professeur. Zoé, étudiante, confirme : l’islam n’avait pas de visibilité particulière, sauf pendant le ramadan. Comment expliquer ce score ?
INFORMATION EUROPE 1 – La note ministérielle confidentielle qui incrimine l’Unef
07h07, le 24 mars 2021 , modifié à 08h09, le 24 mars 2021
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Europe 1 dévoile mercredi matin une note confidentielle demandée par l’Élysée sur l’état de l’Union nationale des étudiants de France. Le syndicat étudiant, dont la droite demande la dissolution, y est décrit comme une institution en perte de vitesse dans les facs françaises et lié à des mouvements radicaux.
Un syndicat “qui ne correspond pas toujours aux valeurs républicaines qu’il dit défendre”. C’est ce qu’avance l’une des notes confidentielles réclamées par l’Élysée pour avoir des précisions sur l’Union nationale des étudiants de France (Unef). Le syndicat des étudiants est remis en cause depuis quelques temps, notamment pour avoir organisé des réunions non-mixtes utilisées pour libérer la parole des femmes mais aussi des réunions “non-mixtes racisées”. Des réunions destinées aux personnes victimes de racisme afin qu’elles puissent parler librement, avait expliqué Mélanie Luce, la président de l’Unef, mercredi dernier au micro de Sonia Mabrouk. Europe 1 a pu consulter une de ces notes confidentielles sur le syndicat.
Le document est composé de sept pages qui décrivent un syndicat en perte de vitesse depuis une dizaine d’années. L’Unef “s’est éloignée de la contestation des réformes gouvernementales pour embrasser des sujets sociétaux […] tels que la lutte contre les discriminations”, est-il écrit dans cette note.
Un syndicat “coupé de sa base”
Cette lutte, selon les auteurs de la note datée de lundi dernier, a rapproché le syndicat “des étudiants musulmans de France”, un mouvement considéré comme radical. Ce dernier aurait amené l’Unef à soutenir le port du voile dans la sphère publique, à tenter en 2019 d’empêcher une représentation de la pièce Les Suppliantes, d’Eschyle, jugée raciste, ou encore à considérer l’émotion suscitée par l’incendie de Notre Dame de Paris comme un “délire de petit blanc”.
Le syndicat est décrit comme “coupé de sa base”, et enchainerait les échecs dans les grandes facs françaises. L’Unef, dont la droite demande aujourd’hui la dissolution, touche aussi chaque année une subvention 600.000 euros par an. Pour l’instant, l’Elysée et le ministère de l’Intérieur n’envisagent pas la dissolution du syndicat mais remet la question de son financement sur la table.

Par Louis de Raguenel
Le cas EMF (Etudiants Musulmans de France)
- Auteur de l’article Par SiNedjib
Le site de Nedjib Sidi Moussa
- Date de l’article11/12/2020
Mon dernier article intitulé “Le cas EMF (Etudiants Musulmans de France)” vient de paraître dans La Révolution prolétarienne, n° 807 (décembre 2020), p. 8-9
En voici les premières lignes :
Le texte ci-dessous a servi de support à une intervention prononcée lors du collectif national de l’UNEF à Paris, en avril 2004, à la suite d’élections pour le renouvellement des représentants étudiants au sein des conseils d’administration des CROUS. J’estimais devoir attirer l’attention de mes camarades sur un phénomène auquel je m’étais confronté lors d’une tournée dans les universités de province, à savoir l’activité de l’EMF (Etudiants musulmans de France), créé en 1989 en tant que branche estudiantine de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), liée aux Frères musulmans. En 2004, il n’était pas envisageable pour l’UNEF de contracter des alliances avec l’EMF. D’ailleurs, mon intervention a été appréciée, sans pour autant donner lieu à des discussions ou mesures particulières. J’ai exhumé ce document après avoir écouté, le 25 octobre, l’émission Signes des temps sur France Culture, à laquelle participait Mélanie Luce, présidente de l’UNEF. Interrogée sur la nature des liens entre son organisation et l’EMF, la syndicaliste a péniblement botté en touche. Pourtant, des listes communes ont bien été présentées ces dernières années, reflétant à la fois la perte d’influence de l’UNEF et la normalisation de l’EMF dans un paysage universitaire qui a été profondément transformé au cours de la dernière décennie, tant par l’accroissement de la précarité en son sein que par le pénétration des thèses identitaires dont on ne pouvait imaginer l’ampleur au début de ce siècle. (…)
