Biden engage une lobbyiste pro-qatarie comme conseillère principale

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Adam Kredo – 6 MARS 2021 15:00

Le président Joe Biden a embauché vendredi une nouvelle conseillère principale qui fait du lobbying au nom du Qatar, la nation arabe riche en pétrole qui a des liens étroits avec l’Iran, la Turquie et est une plaque tournante du financement du terrorisme.

La Maison Blanche a annoncé vendredi soir qu’Erin Pelton était sur le point de rejoindre l’administration en tant qu’assistante spéciale de Biden et conseillère principale sur les questions de politique intérieure. Pelton, ancienne officier du service extérieur et objet de nombreuses critiques sous l’administration Obama, a ensuite plaidé au nom des gouvernements étrangers, y compris le Qatar, selon des documents publics déposés auprès du ministère de la Justice, en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers, qui oblige les Américains qui font du lobbying pour des gouvernements étrangers à divulguer l’objectif de leur travail.

Le travail de Pelton pour le Qatar est susceptible de soulever des questions sur les mouvements de porte tournante entre la Maison Blanche Biden et les cabinets de lobbying qui représentent une multitude de gouvernements étrangers. Pelton n’est que la dernière responsable en date de l’administration Biden à avoir des liens douteux avec des régimes en contradiction avec les intérêts américains. Le tsar de la politique asiatique de Biden, Kurt Campbell, par exemple, a aidé à  fonder un groupe qui, selon les critiques, est «fortement influencé par le PCC» (Parti Communiste Chinois). Le choix potentiel de l’administration pour diriger la NASA, l’ancien sénateur Bill Nelson, a investi dans une société de télécommunications chinoise inscrite sur la liste noire du Pentagone.

Pelton a fait du lobbying au nom de l’ambassade du Qatar en 2018, alors qu’elle travaillait pour Mercury Public Affairs, un grand magasin de lobbying à Washington DC, selon les documents du ministère de la Justice.

Le Qatar a dépensé des milliards de dollars pour faire pression sur les politiciens et les influenceurs américains. Le pays finance d’éminents groupes de réflexion, tels que la Brookings Institution, et aurait financé l’année dernière des attaques de piratage contre quelque 1500 personnes, y compris des agents politiques basés à Washington, DC. Un procès de 2020 a allégué que le Qatar avait financé des attaques terroristes qui ont tué des Américains.

Malgré sa coordination avec les États-Unis sur les opérations antiterroristes, le Qatar continue d’entretenir des relations avec l’Iran et est soupçonné de financer le Hezbollah, le groupe terroriste soutenu par l’Iran opérant au Liban. Le financement du terrorisme au Qatar est resté en grande partie sans réponse en raison de l’accueil par Doha de la base militaire Al Udeid, qui abrite le quartier général régional du Commandement central américain.

Pelton a auparavant été officier du service extérieur des États-Unis jusqu’en 2014, date à laquelle elle est devenue la porte-parole de la mission des États-Unis auprès des Nations Unies sous la direction de Susan Rice. Elle a également été attachée de presse pour le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche sous l’administration Obama et aussi comme porte-parole adjointe du Bureau des affaires du Proche-Orient du département d’État, qui traite des questions politiques au Moyen-Orient.

Pelton a aidé à défendre Rice en 2020 contre les accusations selon lesquelles elle et l’administration Obama ont lancé à tort une enquête sur le conseiller à la sécurité nationale de l’ère Trump, Michael Flynn, qui a été disculpé l’année dernière des accusations de complicité avec la Russie [NDLR : Mais qui était un lobbyiste pro-Turquie].

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