Les milices pro-Iran tuent un sous-traitant américain au Kurdistan d’Irak

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 Suite à la frappe des milices contre une base proche de l’aéroport d’Irbil hier en Irak – Informations actuelles sur le Hezbollah Irak

L’armée américaine visée par une attaque meurtrière en Irak

Publié le 16/02/2021 – 06:47

De la fumée s’élève au dessus d’Erbil, près de l’aéroport, le 15 février 2020. Crédits : REUTERS/Thaier al-Sudani.
De la fumée s’élève au dessus d’Erbil, près de l’aéroport, le 15 février 2020. Crédits : REUTERS/Thaier al-Sudani.

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“Erbil était jusqu’ici un lieu où les Américains vivaient en sécurité” dans le Kurdistan irakien, note le Jerusalem Post. Mais lundi soir, ce calme relatif a été rompu après qu’une salve de roquettes a frappé une base aérienne, sur laquelle des militaires de la coalition en Irak étaient stationnés, rapporte le quotidien israélien. Un employé civil a été tué et six autres personnes ont été blessées, dont un soldat américain. L’attaque a été revendiquée en ligne par un groupe peu connu qui se fait appeler Awliyaa Al-Dam (“ les Gardiens du sang”).

Selon un responsable de l’armée américaine qui a parlé au Washington Post sous condition d’anonymat, “14 roquettes auraient été lancées contre un site américain, à proximité de l’aéroport d’Erbil”.

“Un premier test pour le commandant en chef Joe Biden”

Ces frappes sont “un premier test pour le président Joe Biden en tant que commandant en chef” de l’armée américaine, estime le Wall Street Journal“Des attaques similaires en 2019 et 2020 avaient conduit le président Trump à ordonner des frappes aériennes de représailles contre une milice soutenue par l’Iran que les États-Unis avaient jugée responsable” de l’incident, rappelle le quotidien américain.

L’analyste américain Michael Knights a expliqué au New York Times que les attaquants “veulent voir jusqu’où ils peuvent aller”, avec la nouvelle administration. “La taille et la portée de l’attaque à la roquette contre Erbil étaient inhabituellement importantes. Elle a très probablement été destinée à mutiler ou tuer des entrepreneurs ou des militaires américains, ou leur alliés kurdes”, note-t-il.

L’Iran va “examiner attentivement la réponse américaine”

L’attaque de lundi est “grave”, estime le Jerusalem Post. Les milices pro iraniennes veulent “forcer les États-Unis à partir. Jusqu’ici, elles ont eu beaucoup de succès dans ce domaine”. Les États-Unis ont notamment “consolidé leurs forces à Erbil, Ein Assad et Bagdad, en se retirant d’une douzaine de bases”, rappelle le quotidien israélien. “Les États-Unis vont devoir décider s’ils répondent ou s’ils restent silencieux. […]. Certes, toutes les crises ne sont pas un test pour la nouvelle administration Biden mais dans ce cas précis il est clair que l’Iran va examiner attentivement la (non-) réponse américaine”, conclut le Jerusalem Post.

Moyen-Orient. Joe Biden face au défi iranien

Lundi soir, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est dit “révolté par l’attaque” et a appelé à une enquête, promettant que Washington “demandera des comptes” aux auteurs, rapporte Al Jazeera. Le président irakien Barham Saleh a, lui, réagi dans la soirée sur Twitter en mettant en garde contre un risque d’“escalade dangereuse” dans la région.

Noémie Taylor-Rosner

courrierinternational.com

L’attaque de la nuit dernière contre l’aéroport irakien d’Irbil, qui était dirigée contre la présence militaire américaine, est attribuée à l’une des organisations affiliées aux Brigades (Kataïeb) du Hezbollah. Une bonne occasion de donner un bref historique. 

Cette organisation a été créée en 2007 à l’initiative du commandant de l’époque de la Force Al-Qods des Gardiens de la Révolution, Qassem Suleimani. L’organisation a commencé avec quelques centaines de combattants et aujourd’hui c’est déjà une force de plus de 10 000 hommes armés. Ironiquement, le Hezbollah est bien équipé en matériel américain, notamment des véhicules Hummer et des missiles de précision expédiés des États-Unis pour l’armée irakienne. Cet équipement a été transféré au Hezbollah par l’armée irakienne pendant la guerre contre l’Etat islamique.

La loyauté du Hezbollah s’adresse entièrement envers Téhéran et le gouvernement irakien a peur de l’affronter en raison de sa puissance et du soutien qu’il reçoit. L’une des caractéristiques intéressantes est que le Hezbollah ne révèle pas l’identité de ses commandants supérieurs.


Cette activité de la milice ne se limite pas à la sphère militaire et sécuritaire et elle gère ses propres médias, centres culturels et centres de promotion de l’islam politique chiite. L’organisation exerce également une activité économique étendue dans divers secteurs, notamment le commerce illégal aux points de passage de la frontière avec la Syrie, l’extorsion et l’exploitation de la vente aux enchères par la banque centrale de Bagdad. Le Hezbollah irakien a investi dans divers domaines, notamment des entreprises de construction, des usines de production d’eau potable, le commerce de voitures et même une chaîne de restaurants à Bagdad et Karbala. Tous ces éléments aident à couvrir les dépenses, y compris le salaire des combattants qui s’élève à 400 dollars par mois.

Hezbollah irakien – équipé d’armes américaines et ayant ses intérêts économiques propres:

Crédit:  site  Telegram Doron Peskin

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