Le journal libanais Al-Modon a fait état de la décision de divulguer l’identité du propriétaire du “terminal international à conteneurs du port de Lattaquié” – “محطة حاويات اللاذقية الدولية” , et a souligné qu’il avait des informations sur les implications politiques et économiques pour le contrôle du port de Lattaquié en Syrie.
Deux raisons de prolonger le contrat de l’entreprise dans le port de Lattaquié
Comme le rapporte le journal libanais Al-Modon, le régime syrien a publié ce nom l’été dernier dans une décision de prolonger de cinq ans le bail du terminal à conteneurs du port de Lattaquié par la société susmentionnée.
Le journal estimait que le délai entre la date de fin du contrat et la décision de le prolonger de cinq ans était dû à deux raisons: La première est le règlement du conflit irano-russe dans les couloirs du régime d’Assad, en faveur des Russes.
Quant à la deuxième raison, l’extension du contrat d’investissement avec la société “International Container Terminal Latakia” – “محطة حاويات اللاذقية الدولية”, il s’agit du refus des propriétaires de la société de renoncer à leur droit d’utiliser le principe de “force majeure” pour justifier la poursuite de leur investissement dans le terminal à conteneurs.
Qui est la société “International Container Terminal Latakia”
Le journal a déclaré dans son enquête que l’entreprise était l’une des premières expériences de «partenariat» entre les secteurs public et privé en Syrie, à la fin de la première décennie du règne de Bachar al-Assad.
Il représentait alors un partenariat de qualité, entre le groupe «CMA CGM», troisième entreprise mondiale dans le domaine du transport maritime et de la logistique, dirigé par l’homme d’affaires franco-libanais d’origine syrienne, feu Jacques Saade, et la «Syrian Holding Company» – dirigé par Etham Jude.
Le journal a souligné que l’entreprise représentait à l’époque l’insistance de la bourgeoisie syrienne – de Lattaquié – des immigrés à l’étranger et des locaux, à investir à Lattaquié, la ville dont le père de Jacques Saade est originaire et dont Heathm Jude est également venu.
De grosses pertes contre Al Saade
Le rapport indique que la famille Al-Saade, lorsqu’elle a investi en Syrie, a perdu la plupart de ses biens lors des campagnes de nationalisation des années 50 et 60.
Et ils ont reçu un deuxième coup dur en 2011 après la cérémonie d’ouverture de l’entreprise au port de Lattaquié, lorsque le régime syrien a adopté la solution sécuritaire et militaire contre les rebelles syriens, de sorte que les routes internationales M4 et M5, représentant l’artère de transport entre le port de Lattaquié, l’Irak à l’est, et le golfe au sud, sont devenues peu sûres pour le transport de marchandises.
Le journal expliquait la lutte irano-russe pour sécuriser une route commerciale internationale afin d’assurer la présence des deux alliés dans tout futur projet commercial, mais Moscou a réussi à régler la question en sa faveur, refusant à l’Iran le port de Lattaquié, ainsi qu’à cause des craintes iraniennes d’attaques israéliennes contre lui. Puis Moscou a approuvé l’attribution du port à la direction de l’entreprise. Il représente un partenariat entre une bourgeoisie syrienne exilée et une bourgeoisie française d’origine syrienne.
3 ports d’Ein al-Saada
Le rapport indiquait que le successeur de feu Jacques Saade à la direction de son immense groupe, son fils Rodolphe, portant le nom de son grand-père, un investisseur chevronné à Lattaquié, était membre d’une délégation franco-libano-française qui a accompagné le président français Emmanuel Macron lors de sa célèbre visite au Liban.
Il a expliqué que Rodolphe, qui a hérité des liens clairs de son père avec l’élite politique française, a jeté son dévolu sur plus d’un port de la Méditerranée orientale : il a signé un contrat d’investissement dans le port de Tartous et a jeté son dévolu sur le port de Beyrouth, refusant d’abandonner son contrat à Lattaquié pendant au moins cinq ans.
Le journal résumait les informations en disant que la concurrence entre les puissances régionales et internationales est vive sur les ports de la Méditerranée orientale, tandis que le groupe CGMA CGM poursuivrait sa gestion encore cinq ans à Lattaquié, comme s’il s’agissait d’un pied à terre français sur la côte syrienne, accueilli par Moscou, ce qui constituerait un premier pas. Ce serait sa façon d’inciter les pays européens à investir dans la reconstruction de la Syrie.
Port de Lattaquié: