INFO LE POINT. Les interpellations ont eu lieu notamment à Vanves. Les jeunes ont été placés en garde à vue pour tentative d’assassinat.
Par Aziz ZemouriPublié le 28/01/2021 à 07h44 – Modifié le 28/01/2021 à 08h14
Ce jeudi matin, les policiers du 3e district de police judiciaire se sont rendus notamment à Vanves (92) pour procéder à l’interpellation de neuf mineurs susceptibles d’être impliqués dans des rixes entre bandes du quartier Beaugrenelle du 15e arrondissement de Paris, des bandes issues notamment de la rue des Quatre-Frères-Peignot dite « RD4 » ou du plateau de Vanves, certains jeunes impliqués fréquentant le lycée Michelet à Vanves. Les mineurs interpellés ont été placés en garde à vue des chefs de tentative d’assassinat, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et vol en réunion et avec violences selon le parquet de Paris.
Le vendredi 15 janvier, le jeune Yuriy a été massacré, et quasiment laissé pour mort, par une dizaine d’adolescents sur la dalle de Beaugrenelle. Selon les premiers éléments de l’enquête de la police judiciaire, il aurait été victime d’un « match retour » après qu’un adolescent de Vanves a été frappé quelques jours plus tôt.
Des rixes entre bandes récurrentes
Selon le rapport d’intervention, l’adolescent d’origine ukrainienne saignait abondamment de la tête. D’après sa mère, ses jours ne seraient plus en danger. La police avait retrouvé sur place le soir du drame un marteau abandonné dans un bac à fleurs ainsi que plusieurs barres de fer. Ce soir-là, le rapport d’intervention de la police ne fait pas mention de la présence d’un tournevis. Le jeune homme blessé, s’il fréquente la dalle du quartier Beaugrenelle, n’a pas de casier judiciaire contrairement à des informations publiées dans la presse.
Ces rixes sont récurrentes dans le 15e arrondissement. Elles se déroulent toujours selon le même mode opératoire et avec le même type d’armes blanches, documentées par le groupe « Bandes » de la préfecture de police au moins depuis 2012. Plusieurs bandes sont répertoriées dans ce coin résidentiel de Paris. De Vanves (92) à Balard (Paris, 15e) en passant par la porte de Vanves (14e). Selon la PP, ces groupes se structurent généralement autour d’une ou deux familles influentes d’un quartier qui attirent des comparses et des complices grâce au trafic de stupéfiants.
Si les services de police interpellent régulièrement les mis en cause, la réponse judiciaire, elle, ne semble pas suivre l’ampleur d’un phénomène persistant. « Il est difficile d’emprisonner des mineurs sauf lorsqu’il y a crime. Dans ces bagarres entre bandes à Paris, c’est heureusement assez rare. Mais nous sévissons quand c’est nécessaire », se défend un magistrat longtemps en poste au parquet des mineurs du tribunal judiciaire de Paris.