Photo de Une : Shawan Jabarin (Al-Haq, pro-BDS), Fatou Bensouda (Twitter)
Washington et Jérusalem doivent étendre leur contre-attaque avec d’autres démocraties dont la souveraineté est menacée par la Cour pénale internationale de La Haye.
Par Gerald M. Steinberg Publié le 24-01-2021 10:06 Dernière modification: 24-01-2021 10:06
La Cour pénale internationale de La Haye, à l’instar d’autres initiatives internationales, est exploitée cyniquement malgré ses bonnes intentions. La CPI est un organe politique opérant derrière une façade légale.
Il a été établi après des pourparlers diplomatiques qui ont abouti au Statut de Rome en 1998, et même alors, il était clair qu’Israël deviendrait la principale cible des États arabes et des groupes anti-israéliens prétendant défendre le droit international humanitaire.
Au cours des deux dernières décennies, après avoir investi des dizaines de millions de dollars, d’euros et de livres, ces acteurs politiques ont mené une campagne en cours pour traîner Israël vers les portes de la CPI. L’une des organisations à la tête de l’industrie anti-israélienne, Human Rights Watch, est dirigée par Ken Roth, un activiste obsessionnellement anti-israélien qui s’est entouré d’autres extrémistes.
Amnesty International a également opéré pendant cette période, bien que de manière moins efficace. Et aux côtés des organisations non gouvernementales israéliennes bien connues, de nombreuses ONG palestiniennes liées à l’OLP et aux groupes terroristes du FPLP ont également rejoint cette campagne au cours de la dernière décennie.
Ces groupes dépendent du financement des gouvernements européens. Quatre organisations palestiniennes – Al-Haq, (photo de une, son chef : Jabarin) Al-Dameer (Membre et porte-parole en France : Salah Hamouri), PCHR et Al-Mezan – ont reçu un financement direct de la Suisse, des Pays-Bas, de la Suède et du Danemark pour renseigner les «crimes de guerre» et adresser une pétition à la CPI. D’autres groupes impliqués dans des activités similaires sont financés par la Grande-Bretagne, l’Union européenne, la Belgique, l’Allemagne et d’autres.
Les revendications formulées par ces groupes reçoivent automatiquement l’attention du Comité des droits de l’homme des Nations Unies et des médias mondiaux. Nous l’avons vu en 2002 quand Israël a été accusé d’un «massacre» à Jénine, par le rapport Goldstone après l’opération Plomb durci, ou dans le rapport sur les émeutes de la barrière de Gaza. Le point commun à tous ces rapports et à d’autres est l’ignorance du terrorisme palestinien, des tirs de missiles et de l’exploitation des enfants et des femmes; tout en soulignant les «crimes de guerre d’Israël». Le gouvernement israélien a été trop lent à comprendre la menace. L’approche défensive, menée par les experts juridiques de Tsahal et d’autres organes, était fondée sur des tentatives de prouver à la CPI que le processus juridique en Israël rend toute intervention extérieure superflue. Mais comme la CPI est un organe politique, cette approche n’avait aucune chance de réussir.
D’un autre côté, une stratégie politique et diplomatique agressive, basée sur l’atteinte du budget déjà limité de la CPI, peut encore réussir. Les États-Unis, qui comme Israël ne sont pas signataires du Statut de Rome, ont déjà condamné la CPI pour son parti pris anti-israélien, mais la pression américaine à elle seule ne suffira pas à dissuader le procureur en chef de la Cour.
Washington et Jérusalem doivent élargir la portée de la contre-attaque avec d’autres démocraties dont la souveraineté est menacée par la CPI. Nous pouvons nous attendre à un soutien de la Grande-Bretagne, dont les soldats qui ont combattu en Irak et en Afghanistan font l’objet d’un examen similaire; et le Premier ministre australien a déjà exprimé son opposition aux tentatives d’enquêter sur Israël.
La question qui demeure est de savoir si l’Europe va reprendre ses esprits, malgré son soutien à certaines des organisations menant la campagne. Si des pays comme la Hollande, la Norvège et le Danemark délivrent un message à la CPI selon lequel sa survie dépend de la cessation de sa politique délibérément anti-Israélienne, et que certains argueraient qu’il s’agit bien d’une chasse aux sorcières antisémite, ils peuvent peut-être réparer certains des dégâts.