La visite des deux chefs des services de renseignement s’inscrivait dans le contexte d’une coordination permanente entre les Palestiniens et les deux pays arabes en vue de l’engagement de l’administration Biden vers un nouveau “processus de paix”.
Par KHALED ABU TOAMEH 17 JANVIER 2021 17:56
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (à droite) accueille le vice-président américain de l’époque, Joe Biden, en 2010. Abbas a saisi l’élection de Biden comme une opportunité de se positionner comme un acteur positif.(crédit photo: MOHAMAD TOROKMAN / REUTERS)
À la veille de l’investiture du président élu américain Joe Biden, les chefs des services de renseignement égyptiens et jordaniens se sont rendus dimanche à Ramallah, où ils ont rencontré le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Ahmed Husni, chef de la direction jordanienne des renseignements généraux, et Abbas Kamel, chef du service des renseignements généraux égyptiens, sont arrivés à l’improviste à Ramallah à la tête de délégations de leurs pays.
Majed Faraj, chef du service de renseignement général de l’AP, a assisté à la réunion, qui a eu lieu deux jours après qu’Abbas a annoncé de nouvelles élections générales pour la présidence de l’AP, le Parlement et le Conseil national palestinien de l’OLP.
La visite des deux chefs des services de renseignement s’inscrivait dans le contexte d’une coordination en cours entre les Palestiniens et les deux pays arabes en vue de l’engagement de l’administration Biden dans le processus de paix, a déclaré un responsable de l’AP à Ramallah.
“Nous avons décidé de reprendre nos contacts avec l’administration américaine”, a déclaré le responsable. «Nous sommes optimistes quant à l’orientation de la nouvelle administration américaine. Nous sommes en pleine coordination avec nos frères arabes. »
La direction de l’Autorité palestinienne avait boycotté l’administration sortante du président Donald Trump après qu’elle ait annoncé sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017.
Abbas a informé les deux chefs du renseignement des derniers développements liés à la question palestinienne, en particulier la réconciliation nationale et son décret fixant les dates des élections générales, selon l’agence de presse officielle de l’AP, Wafa.
La «réconciliation nationale» fait référence aux efforts pour mettre fin à la rivalité entre la faction du Fatah d’Abbas et le Hamas.
Les dirigeants des deux partis rivaux devraient se rencontrer au Caire dans les prochains jours pour discuter des préparatifs en vue de la tenue d’élections attendues depuis longtemps.
Abbas espère rallier le soutien arabe à son projet de tenir une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient dans les prochains mois.
Il espère également que l’Égypte et la Jordanie utiliseront leur influence pour persuader l’administration Biden de reprendre l’aide financière aux Palestiniens et à l’Office de secours et de travail des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Vendredi dernier, Abbas a publié un décret dans lequel il a annoncé que l’élection du parlement, connu sous le nom de Conseil législatif palestinien, se tiendrait le 22 mai. L’élection présidentielle aura lieu le 31 juillet, selon le décret.
Lors de la réunion de dimanche, Abbas a exprimé sa gratitude pour les efforts déployés par le président égyptien Abdel Fattah Sisi et le roi de Jordanie Abdallah pour mettre fin à la fracture Fatah-Hamas, a déclaré Wafa.
Sisi et Abdullah ont salué la décision d’Abbas de tenir de nouvelles élections générales et ont affirmé le soutien de leurs pays à la question palestinienne, a ajouté l’agence.